jeudi 31 août 2017

103. Brett Anderson - Brett Anderson (2007)


La première fois que j’ai entendu parler de cet album, c’était peu après sa sortie. Donc (mathématiques) en 2007. Donc (honte) à un moment ou je ne savais pas qu’il existait un groupe important qui s’appelait Suede et que ce gars en était le chanteur à l’époque. Donc (logique) j’en avais un peu rien à faire de cet album. Et Suede n’était que le nom d’un groupe dont je voyais bien trop souvent le dernier disque au milieu des ventes d’occasion de Gibert. (Cela dit, Pulp aussi en fait, croyez le ou non).

Pourtant, 10 ans après sa sortie et en ayant découvert l’œuvre de Suede… Je n’avais toujours pas écouté cet album. Je ne sais pas à quoi m’attendre, et en même temps j’ai ma petite idée. Brett en T-shirt sur son canapé ça va nous roucouler du crooning (roucrooner du coup) dans le creux de l’oreille.

Soyons honnête : Brett est en voix, mais pas en voix. Il reste modéré et ne pousse pas trop loin. Si on était un salaud amateur de jeux de mots (ce que je suis un peu), on pourrait nommer sa chronique So old.

Pourtant… Il y a là un savoir faire, un talent, et une sincérité loin d’être désagréable. Si l’on prend « I am the Dust », le refrain est quand meme : I am the Dust / you are the Rain / I am the needle / and you are the veinEt personnellement je me vois écartelé entre “ Bordel qu’est-ce que tu veux raconter Brett? " et reprendre ce refrain en chœur parce que derrière ça envoie quand même de la power ballad sur laquelle je suis incapable de cracher. Je ne saurais même dire si on est vraiment dans la power ballad en fait, mais l’ami Brett fait preuve d’une telle conviction que c’est tout comme.
Enfin, tout embarqué que je sois à l’occasion (et cela m’arrive pas mal sur les trois premiers morceaux), cet album est un peu ce qu’on pourrait craindre qu’il soit. A savoir du Suede mou. On s’est habitué à une flamboyance sur fond de guitares tranchantes.. Là des fois on a de la tristesse sur fond de violons.Les envolées lyriques font l’affaire, mais les titres les plus calmes… Ben ils sont un peu chiants. Genre To the Winter et ses insupportable « Wo ho ho » en fond. Par contre, The Infinite Kiss, lancinant, avec de la guitare dans le fond… Eh ben ça passe tout seul. Même avec des chœurs. A croire que c’est une réaction épidermique personnelle : Brett + Violons = NON.
Et cette nouvelle équation se vérifie sur l’ensemble de l’album. A croire que ce n’est pas le lyrisme ou le calme qui me déplait (Ebony par exemple est très posé, très calme, mais très beau), c’est juste que la musique « orchestrale » (faute d’un meilleur terme) ne convient pas, mais alors pas du tout, à la voix couinante de Brett Anderson (si, il couine, les gars, quand même)
Au final on est face à un album auquel j'aurais tendance à faire des reproches similaires à ceux que je fais au premier album de Jarvis Cocker en solo (1) : les deux proviennent d’artistes que j’aime tellement pour leur prestance, leur flamboyance, leur folie, que le jour où ils se posent calmement, peu importe la qualité des chansons, il y a au fond de moi une intense frustration qui fait que j’ai du mal à apprécier pleinement. Cocker a corrigé ça avec un Further Complications furieux, Anderson en reformant Suede pour un album de résurrection agréablement…. Solide.



Chances de réécoute : 50 %, sincèrement, il a ses bons moments, pas impossible que je le ressorte occasionnellement pour ne serait-ce que ces quelques titres.

Titres marquants : I am the Dust, Ebony, Love is Dead malgré les violons. Mais sérieux. Allez écouter Snowblind sur l’album de reformation de Suede

(1) Et c'est ainsi, mon ami, qu'on boucle une boucle.

7 commentaires:

  1. C'est marrant que tu associes Pulp et Suede, car c'est deux groupes que j'ai toujours confondu (je les connais très mal tout les deux). Bon je passe mon tour sur celui là, les chances que ca me plaise sont minimes. Par contre faudrait que j'écoute This is Hardcore un de ces jours....

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  2. Pulp est merveilleux. Ecoute Different Class ou au moins les singles qui en sont tirés, paroles sous les yeux, mate le clip, tout va ensemble.
    His n Hers est très bien aussi. Le clip de Bad cover song est hilarant, aussi.

    Je rapproche les deux parce que ce sont deux groupes britpop, au pinacle en 1996, splitté debut 2000, dont le chanteur sort un album solo vers 2006/2007.
    Mais dans les faits (musicalement) il ont pas forcement beaucoup a voir... Pulp a un cote Kinks malsain, Suede plus... Roxy Music?

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    1. La britpop, tu me connais assez pour savoir que ce n'est pas du tout mon truc. en partie surement d'ailleurs parce que je maîtrise mal l'anglais, et que je ne profite donc pas des textes (d'ailleurs c'est rare que je prête importance aux textes)

      en plus de tous les points communs que tu cites, j'ai découvert les deux groupes exactement en meme temps, ce qui explique que je les mélange tout le temps. d'ailleurs en regardant mon fichier je me rend compte que j'ai emprunté pas moins de 4 disques de Suede, dont je n'ai aucun souvenir... et les 3 premiers Pulp. Le seul qui m'ait vraiment marqué dans tout ca, c'est "It", que j'aime beaucoup. Je vais me réécouter ca pour mon Tape Story mais pas avant biiiiiiiiiien longtemps (c'est tout entre les cassettes 174 et 221, la dernière...)

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    2. C'est vrai que c'est assez fou de confondre les deux groupes, ils n'ont vraiment pas grand-chose à voir, mis à part leur nationalité et leur époque (et encore, Pulp est en fait un groupe de seconde zone des années 80 qui a surfé sur la vague au moment M, un peu par opportunisme, beaucoup par accident). Suede est beaucoup plus dur, plus électrique... plus rock, tout simplement, même si paradoxalement ses premiers albums sont certainement ceux qui incarnent le mieux la britpop en tant que telle (avec le premier album de blur, bien sûr).

      Ceci étant dit les deux sont des groupes à malentendus ; Pulp parce qu'ils ont décroché l'un des plus gros tubes de la britpop (faut-il le citer ? ^^) alors qu'ils n'en jouaient pas vraiment (c'est sûr qu'identifier parfaitement Pulp doit être difficile quand on connaît que les trois premiers albums, qui sont assez décousus... quand on mentionne Pulp, les gens pensent en général à His'n'Hers/Different Class/This Is Hardcore, qui ont figé le style d'un groupe qui partait jusque là dans tous les sens et changeait totalement de line-up à chaque opus). Suede parce que ce sont eux qui ont lancé la vague (blur avait déjà sorti Leisure mais c'est réellement le premier single de Suede, "The Drowners", qui a mis le feu aux poudres - c'est un peu le "Touch Me, I'm Sick" de la britpop), et qu'une grosse partie du public et de la presse fétichise du coup à outrance ses deux premiers albums (et la période où Bernard Butler tient la guitare)... qui sont loin d'être les meilleurs et ont assez mal vieilli, alors que le meilleur de Suede est assurément sur Coming up (1996) et Head Music (1999).

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    3. Bon ben Thomas a tout dit.
      Ou presque.
      Common people, le tube c'est Common people.
      Le jour ou je fais un classement des les chansons préférées ce titre se battra pour... ben le titre.

      Aussi, je prefere mille fois Coming up a Head Music. Et le second Suede (Dog star man) concourt pour le prix de l'album le plus surestimé par les Inrocks.


      Sinon, oui, il faut ecouter les textes. Il y a un debat de 20 piges a avoir dessus,mais c'est clair que c'est un truc primordial, au moins pour ce genre.

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  3. la confusion n'est pas musicale, juste deux groupes anglais de la même période que je découvre en même temps (en plus c'est deux noms courts avec un u en 2eme, ca fait un autre point commun ;)
    c'est un peu comme dans l'article ou Thom dit avoir mélangé Deerhoof et Deerhunter pendant un moment à cause de la similtude des noms.
    ce que j'en comprends c'est que je n'ai pas écouté le meilleur de Pulp. en revanhce j'avais bien emprunté Coming Up et Head Music, qui n'avaient pas du me plaire énormément vu le peu de titres que j'avais enregistré (que 4 de Head Music). Et sinon, oui, on m'a fortement conseillé Dog Star Man comme un classique (sans doute Julien) et oui, je n'ai pas trouvé ca marquant...

    bref, pas trop mon truc tout ca...

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    1. Je vois plutôt bien. Moi-même j'ai des confusions super bizarres entre groupes, ou même entre acteurs, pour des causes de similarités parfois, mais juste de temporalité suffit.
      Oublie Dog Star Man. Je comprendrais jamais. Pulp, c'est vraiment les 3 cités (194 - 1998) qui sont indispensables.

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