jeudi 10 novembre 2011

Smashing Pumpkins, Paris (Zénith) - 9 Novembre 2011

Ca y est, j’ai enfin vu les Smashing Pumpkins sur scène. C’est purement et simplement un rêve de « moi à 16 ans » qui se réalise. Et autant le dire dès le début de cet article, ce ne fut pas le plus grand concert que j’aie jamais vu. Cela dit, ce fut tout de même une très bonne soirée.

Les appréhensions que j’avais avant le concert résument finalement assez bien mon ressenti du concert lui-même. Comprenez : alors que j’allais enfin les voir sur scène, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Un peu comme quand on va voir un groupe qu’on adore pour la première fois quand celui-ci vient de sortir son pire album, on fait tout pour ne pas bouder son plaisir, mais pourtant, on a du mal à ne pas regretter de les avoir ratés sur la tournée d’avant.

Enfin. Bien installés dans la fosse du Zénith (pluriel, car concert familial : ce n’était que justice que d’embarquer ma frangine – à qui je dois en grande partie mon amour des citrouilles pour ce concert, et le « moi à 16 ans est aussi présent, surtout que quand on voit Ouï FM sponsoriser un concert des Pumpkins, on a l’impression d’être de retour en 2000…), on endure la première partie en attendant qu’arrive le vrai show. Pour la première partie, on dira juste que ce groupe cumulait les bonnes idées et références (viennent d’Austin, TX, influences Sonic Youth / Jesus & Mary Chain, bassiste en jupette / bas) mais c’est comme la morue aux fraises, c’est pas parce qu’on ajoute mille bon trucs qu’on évite d’obtenir une bouillie dégueulasse.

21 h 15 : Ca y est, le groupe entre en scène, salue discrètement le public, le rideau tombe pour révéler un décor de pseudo fête foraine dorée et attaque. Nouveau morceau. Puis encore un nouveau morceau. Logique, le groupe a un album qui doit sortir en début 2012, il est logique de venir le défendre… Mais le concert commence exactement comme je le redoutais : le public, les nouveaux morceaux, il s’en fout. Il est là pour réentendre les tubes de sa jeunesse. De plus, les nouveaux morceaux ne sont pas grandioses. Un peu trop fouillis, encore.  Mais heureusement pour les nostalgiques, Le groupe a une autre actu : la prochaine réédition de ses deux premiers albums (fin du mois). J’avais un peu peur de bouffer trop de Gish et des Siamese Dream et j’avais a moitié raison* Mais cela ne se fera pas sans petit clin d’œil / cadeau pour les fans : on commence par s’enchaîner, après ces deux inédits, donc,  Starla (face B du premier single du groupe – I am One** - et accessoirement chef d’œuvre caché), Geek U.S.A., un Muzzle qui fait plaisir par où il passe (And I knew… the meaning of the world ) puis … Window Paine. Clairement le morceau que je ne m’attendais pas vraiment à entendre.
Et après ce moment de joie n°1, nouveau morceau (enfin, pas inédit, mais un récent : Lightning Strikes, et là, bam, le public se calme. Et ce sera comme ça toute la soirée. Par moments, j’avais limite mal pour le groupe de voir ainsi le public ne pas réagir aux nouveaux titres… Mais d’un autre côté, je me dois d’avouer que les nouveaux titres ne valent pas tous qu’on s’enflamme, loin de là. Et le rythme de la soirée est ainsi donné : 2/3 vieux morceaux qui enflamment la salle suivis de 2 morceaux récents qui plombent tout. En toute logique, c’est pourquoi le concert ne fut pas dantesque, mais plein de bon moments et de bons morceaux. Par exemple, juste alors que l’ambiance est calmée par ce morceau récent (que j’ai l’impression que personne, mais personne connait dans l’assistance…), voilà, tout s’enflamme à nouveau sur Siva / Soma… Puis nouveau morceau… Puis nouvelle plongée dans Pisces Iscariot (Frail & Bedazzled). L’indispensable Silverfuck  - moi qui ne suis pas le plus grand agité de la fosse, j’en fus pour mes frais, j’ai encore des courbatures deux jours après -histoire de bien mettre le feu avant de te recalmer tout le monde avec des nouveaux morceaux, et longs en plus ! Je ne suis pas tendre avec les nouveaux morceaux, je vous l’accorde. Mais je verrais sur l’album. Je dois admettre que par moments, les basses et la grosse caisse surpuissantes résonnant dans le Zénith me faisaient littéralement mal et que j’étais pas forcément dans le meilleur état pour apprécier.

Quoiqu’il en soit, à partir de là le concert claque un quasi… non, un sans faute, sérieux. Thru the Eyes of Ruby (The night has come… to hold us young…), qui dégénère en I am one, pour rouvrir sur Cherub Rock fut véritablement le meilleur moment du concert – et peut-être le plus éprouvant physiquement. Derrière ça, les nouveautés sont rafraichissantes : Owata (déjà connue) et My Love is Winter (à venir) sont deux morceaux mignons et plein d’entrain qui ne sont pas sans rappeler Zwan et sont idéales pour reprendre son souffle, se laissant écouter sans déplaisir aucun. Et le set de s’achever sur (enfin !) un morceau de Adore, le déchirant For Martha – qui ne fut pas si déchirant que cela bizarrement, et tint plutôt de salut cordial et émouvant au public.

 Portrait du critique en fan.
A ce moment… On sait que le groupe reviendra (logique de Setlist : trop de tubes manquent) mais on réalise aussi qu’on a eu droit à deux belles heures de concert. Fatigué,  peut-être pas heureux non plus, mais quand même très content, clairement (surtout que ce concert m’a permis de redécouvrir des morceaux dont j’avais oublié qu’ils étaient si bons…).
Et le groupe de revenir pour le rappel peut-être le plus téléphoné de l’histoire, mais peut-être aussi le meilleur que j’aie vu. Après avoir discuté un peu avec le public ( pour la première fois du concert : Corgan donne beaucoup pendant les morceau, mais entre, juste quelques mercis.), expliquant : «  When I came into this showroom earlier today, I realised that I’ve already come in this place. It was in 1992. But, I wasn’t playing with the Smashing Pumpkins, I was in the audiance, over there, and I came to see play The Rita Mitsouko. Do you know the Rita Mitsouko? Tiny Woman. Tiny, tiny, but noisy woman. Was great .»
Et le rappel d’éclater, Zero puis Bullet with Butterflies Wings. Et bye – bye. Lights on. Bien sur, oj’ai un pincement au cœur en pensant aux chansons qui n’ont pas été jouées (Today, Tonight, tonight, 1979…) mais d’un autre côté, je suis pleinement repu, et content. Pas le meilleur concert de ma vie (par contre, pour ma sœur, je sais pas), mais assurément, je me sens bien, car je viens de boucler une boucle, et de régler un compte avec moi-même : moi à 16 ans ne peut plus me reprocher de ne pas avoir tenté plus de convaincre mes parents de me laisser aller les voir en 2001, de les avoir ratés au Rex en 2007. Et Corgan a toujours une classe et une présence affolantes. Certains passages a cappella sur Silverfuck ou Siva, où le public fermait enfin sa gueule... Voilà un truc où le terme mystique retrouve son sens.
Allez, moi à 16 ans, je t’emmènerais peut-être voir Radiohead en 2012, mais Mc Cartney c’est trop cher. Au pire, on retournera voir les Pumpkins en 2012, si l’album est bon. Mais pour l’instant, profite tout ton saooul de la chance qu’on a eu. C’était bien, hein ?


Setlist: Quasar / Panopticon / Starla / Geek U.S.A. / Muzzle / Window Paine / Lightning Strikes / Soma / Siva / Oceania / Frail and Bedazzled / Silverfuck / Pinwheels / Pale Horse / Thru the Eyes of Ruby / Cherub Rock / Owata / My love is winter / For Martha
Rappel: Zero / Bullet with Butterflies wings


Pour la vidéo, heu, ben, y en a plein sur Youtube... Alors j'ai pris celle ci, parce que vraiment ce fut la claque que je n'attendais pas ce morceau. L'image est pas top, le son est étonnament bon pour une vidéo youtube de concert.




* En fait, il s’avère qu’on a jamais trop de Siamese Dream en fait.
** I am one qui fut, disons.. . une sorte de running gag du concert, Corgan en chantant quelques paroles durant le pont de Siva, puis le groupe en enchainant intro, solo et outro pour finir Thru the Eyes of Ruby (mais ça on y revient)


PS: Nicole F., si tu me lis, tu as atteint la seconde place du "top des bassiste de Guic" en dépassant alégrement D'arcy. Ta tenue de mercredi t'as aidé beaucoup. Le mugshot de D'arcy aussi.