lundi 7 janvier 2013

18. blur

http://mybandmarket.com/blog/wp-content/uploads/2012/10/blur1.jpgC’est marrant. Dans la première liste de groupes que j’avais établie pour ces tops 5 (du temps où il y avait une liste, et que je m’y tenais, c’est dire si c’était il y a longtemps), Blur apparaissait. Puis s’est vu renvoyé, au profit de je ne sais qui je j’avais oublié, et qui me paraissait surement, à ce moment là, plus « rocknrollement correct ».

Et la situation serait restée la même si je n’avais pas soudain écouté ce groupe en boucle pendant près de deux mois. Les circonstances étaient exceptionnelles, mais le terreau était prêt. Pour moi qui suis un enfant illégitime des 90’s, les moments plus difficiles à passer sont rythmés, dans leur phase ascendante, par la britpop. Parce que quand on y regarde à deux fois, c’est le seul mouvement 90’s qui soit vraiment positif, pêchu, arrogant parfois. Un truc un peu flamboyant, quoi. Et qui m’a pas mal aidé à traverser les moments difficiles de ces derniers temps, me permettant de me « replier » sur ma prime jeunesse sans avoir envie de crever à la fin de chaque morceau. Ou du moins pas de tous. Alors en route.

For Tomorrow (Single Version)

Lui. Elle. Eux. Cette structure de chanson est tellement banale qu’on la retouve sous mille formes à mille époques. Ob-la-di, ob-la-da. Livin’ on a prayer. Le Jerk. Quand Blur s’y attaque, il garde évidement le côté positif de la bluette débutante, mais y ajoute des détails, des images, qui marquent. Et des cuivres. Les cuivres ! Toujours les cuivres qui à mes yeux transposent une chanson en quelque chose de plus. Les cuivres parviennent à me toucher jusqu’aux tréfonds de mon âme, à croire que mes entrailles ont une fréquence de résonnance proche du timbre d’un trombone. C’est pour ça que je mise évidement tout sur la version « Visit to primrose hill extended ». Parce que ces quelques minutes, ajoutées au cœur de la chanson, la font passer pour moi dans une dimension au dessus et que… ben voilà, on appuie sur replay, au final.







Sunday Sunday

Alors que je me remettais à écouter blur, entre autres via le live at Glastonbury 2009, il y avait une chanson, au début du premier rappel, que je ne reconnaissais pas. Ca me frustrait parce qu’elle était vachement bien, sautillante et tout. Après recherche, il s’avérait que c’était « Sunday Sunday », et que c’était un single de la période « Modern Life is Rubbish ». Manque de pot, pour une raison que je ne comprenais pas, il était absent du CD bonus de la réédition.
En fait je n’étais qu’un con, c’était la plage 8 de l’album.
Dire que j’ai failli rater une pépite – définissant accessoirement parfaitement la britpop – parlant d’un de mes trucs préférés – la sieste après le repas de famille du dimanche midi – juste parce que je suis trop fainéant pour checker les listes de titres sur mes disques et que j’aime pas du tout l’instru qui le précède (pas ma faute, il me colle mal à l’aise)






Country house

1. Des cuivres
2. Cette descente de la basse dans l’intro
3. Faire rimer Balzac et Prozac.
4. Le texte. Je sais bien que ça parle des pop star neurasthéniques qui vont s’enterrer à la campagne (dans mon cerveau malsain, cette chanson est une sorte de suite au « Everybody’s talkin’ » de Harry Nillson), mais moi, j’ai surtout vu des collègues aller s’enterrer en banlieue éloignée et se faire tellement chier qu’ils se sentent obligés de te convaincre que leur vie est top, à installer des portes de garage, des chatières, et à cultiver leur jardin.
Au moins, grâce à cette chanson, Damon Albarn me soutient pendant les difficiles moments passés à regarder des photos de radis sur un iPhone 4 pendant la pause café.






You’re so Great

 La meilleure chanson de Pavement est une chanson de blur. Splendeur simplissime, Graham Coxon signe une de ces merveilles dont il est capable, et ferait chialer le plus endurci des cœurs avec sa déclaration parfaite. A une fille ou au délirium tremens, je n’en sais rien, je sais juste que la déclaration elle-même est top.






Tender

J’ai hésité. Longuement. Entre  « Tender » et « No distance left to run ». J’ai même hésité à foutre Bugman histoire de trancher, mais j’aurais rien pu raconter dessus, à part que j’aime beaucoup cette chanson. Mais au final, si Tender est certes plus radiomical, c’est surtout un morceau qui met le doigt sur un point essentiel de l’échec amoureux.
No distance left to run, déjà, n’est pas une chanson de rupture, mais une chanson de constat que la rupture est inévitable.
Tender se situe de l’autre côté de l’évènement. Il est l’appel d’un gars désespéré qui voudrait passer à autre chose. Certains y voient un hymne gospel, mais c’est surtout une tentative d’auto-suggestion, d’auto-conviction, d’auto-encourragement à mi-chemin entre la méthode Coué et le mantra. « Come on, come on get through it / Love’s the greatest thing ». De la difficulté à dissocier l’amour de la chose aimée. Comment peut – on continuer à croire en l’amour quand on est obligé d’abandonner, de délaisser ce que l’on aime?
Et le « I see her every day / It doesn’t help me » de  She’s so high de soudain résonner, en écho du passé, dans l'attente que ce sentiment (re)vienne.






Bonus : Theme from an imaginary film

Je n’ai rien à dire sur ce morceau sinon que, rien que pour me l’avoir fait découvrir, je remercie chaque jour les instigateurs de la réédition / intégrale nommée “21”.
Et tous les groupes qui se voient synthétisés dans cette perle.
Et Noël, dont c'est une parfaite musique d'accompagnement.