samedi 2 juin 2018

And I knew the meaning of it all

"Most great records really start with the drums"

William Patrick Corgan, Visionnaire



Once upon a time in my life
Adore a 20 ans. Même si je ne l’ai, personnellement, découvert que près de deux ans après sa sortie, Dieu que le temps passe vite, et que les souvenirs sont vivants. Chaque fois que je l’écoute, j’ai l’impression de prendre le bus 181 en Juin 2000. Un autre monde et un autre moi reviennent l’espace d’un instant. Ce n’est même pas une question de nostalgie de l’époque (qui pourrait être nostalgique de la fin de la seconde, de ses premiers échecs sentimentaux, du bus 181 ?), juste un impact inexplicable. Unique. Tout à la fois la raison pour laquelle la musique a une si grande place dans ma vie et la raison pour laquelle je ne parviendrais jamais à l’expliquer à quelqu’un qui n’a pas le même lien à celle-ci. La liste des disques qui me renvoient sans trop d’effort à un moment précis du temps est conséquente (tristement elle ne s’agrandit plus beaucoup) mais la force des souvenirs associés à celui-ci est impressionnante.
Ecouter Tear me dépose dans le bus 181, qui arrive à l’arrêt Pierre et Marie Curie. Je devrais m’en foutre, c’est même pas mon arrêt. Il pleut des trombes. Je vais galérer depuis la mairie jusqu’à chez ma Grand-mère.
Ecouter « Behold ! The Night mare » me dépose dans la salle à manger bordélique de la maison de campagne. La cassette TDK sur laquelle j’ai copié l’album emprunté à la médiathèque est calée dans mon walkman, et j’écoute l’album alors que je cherche la fraîcheur, loin de ce mois d’Aout caniculaire.
Ecouter Crestfallen me renvoie en cours de maths. Dieu que je n’aime pas les dérivées (je ne sais pas encore à l’époque que c’est toute une branche des maths nommées « analyse » que j’exècre). Mon voisin, une des trois fans des Pumpkins de mon lycée, a les premières paroles de la chanson (Who am I ? To need you when I’m down) écrites sur la pochette dans laquelle il range ses cours. C’est écrit là depuis Septembre, mais je comprends enfin d’où ça vient
Ecouter Annie-Dog me renvoie dans mon appartement nancéen, assis devant mon PC, guitare sur les genoux et Guitar Pro lancé sur le PC, tentant de rejouer à la guitare la partition de piano de cette chanson.
Et je ne peux plus écouter Shame sans penser à la fois où, découvrant la source de bootlegs du groupe qu’est archive.org, et en écoutant un en revenant du boulot (je bossais encore à Saint Denis à l’époque), j’ai été soudainement… transfixé, descendant du RER et me voyant pris par surprise par l’irruption d’un solo de guitare du feu de Dieu au milieu de cette version.
(Aussi, une fois, j’ai bondi de ma chaise parce que Daphne Descends passait en fond d’un reportage sur l’étape du jour du Tour de France au JT du soir de France 2 – évidement il était tombé des trombes pendant toute l’étape).

Cette liste, aussi amusante à compiler pour moi qu’il a dû être chiant pour vous de la lire, reste incomplète, bien sûr (elle ne couvre « que »  10 ans). Et encore, elle ne fait probablement que gratter la surface. J’aimais déjà les Smashing Pumpkins en découvrant cet album. Pardon : j’aimais Mellon Collie. A l’évidence, j’avais conscience de la différence de contenu, de style, d’ambiance, entre cet album et le précédent. Mais je n’avais pas forcément conscience du virage que cela représentait dans la carrière toute entière du groupe. Plus que toute autre chose, cet album a fini de faire ce que Mellon Collie avait commencé : m’ouvrir l‘esprit. Et les oreilles. J’avais aimé Mellon Collie pour ses moments de colère (on va pas dire que je « venais du métal », mais clairement, à l’époque, pour qu’un truc m’intéresse, me plaise, il fallait qu’il « tabasse »), et ses moments plus calmes, au début écoutés par défaut (béni soit le walkman qui rendait plus court d’écouter une chanson que d’avancer pour trouver en visant bien le début de la suivante), avait fini par se faire une place au sein de ma personne. Le fait est que Mellon Collie and the Infinite Sadness, est, littéralement et aussi bizarre que ça paraisse, le lien entre le premier album de Slipknot et le best of bleu des Beatles dans mon exploration musicale – et Tonight, tonight la chanson la plus importante de ma vie. Adore a fini le travail.



On attend le bus 181

In you I taste God

C’est probablement le tout premier album auquel j’ai « laissé sa chance ». Comprendre le premier où j’ai fait confiance à un artiste que j’aimais déjà, et l’ai laissé m’emporter dans une direction inconnue, vers un truc qui n’était pas vraiment ma came voire vraiment pas ma came à l’époque –la plupart des inspirations de cet album je ne les découvrirai que des années plus tard.1 Quelque chose d’assez paradoxal si on considère que cet album a fait se détourner une bonne partie des fans du groupe quand, pour moi, il est une raison supplémentaire (voire la raison ultime) d’aimer ce groupe qui, justement, a des choses différentes à dire- mais par pure honnêteté, je me dois de dire qu’à ma toute première écoute j’étais pas 100 % convaincu.
C’est le premier album qui m’a fait ressentir des choses. Par delà les paroles (que je connaissais par cœur mais sans forcément les comprendre vraiment2), le chant et ses intonations, la musique elle –même m’a dit tant au court des années.  Une musique qui aujourd’hui m’inspirerait un paquet d’adjectifs à la con que je n’hésiterais pas à balancer (du décharné, du froid – ce qui n’est même pas vrai, cet album n’est pas froid, il est… humide donc on a l’impression qu’il est froid, du désincarné…) mais qui à l’époque (et aujourd’hui encore, vu qu’il est impossible de redécouvrir un album qu’on connait déjà) était un flot de sentiments sur lesquels il m’était difficile de mettre le doigt. Des images, aussi. Ce son en fond (un criquet ?), cette guitare acoustique… cet album s’ouvre, pour moi, sur un lever de soleil. Cela a toujours été le cas, cela sera toujours le cas. Bref… m’a fait comprendre que, même pop, la musique est un art. Qu’elle est là pour bien plus que mon divertissement. Qu’il y a plus, bien plus, beaucoup plus, qu'agréablement passer le temps, à gagner ici.3
Enfin, c’est (bien évidement) l’album qui m’a fait découvrir la valeur cathartique d’écouter des trucs déprimants quand ça va mal. Valeur qui a depuis évoluée, cet album devenant ce lieu hors du temps où je peux me réfugier, cette heure où je connais tout, où rien ne bouge, où je suis bien. Enfin, où rien ne bouge… Avec le temps, la froideur initiale laisse place à d’autres choses, et clairement, « Pug » est plus sexy que déprimante à mes yeux aujourd’hui.
Marrant, j’ai encore utilisé froid alors que justement, je pense que cet album est tout sauf froid. Il est à fleur de peau, d’une sincérité et d’une honnêteté surpassant les autres albums de déprime que je révérais à l’époque. Et c’est clairement la raison pour laquelle il est encore là contrairement à, entres autres, OK Computer ou Funeral (dont je n’écoute plus que des titres épars).
Depuis j’ai vieilli, grandi, appris. Comme presque tout album auquel je tiens, il a subi un retournement et j’en préfère aujourd’hui la face B à la face A (façon de parler – en vinyle, c’est un album à trois faces). Les écoutes que j’en fais sont plus éparses (et Dieu merci : ça veut dire que les choses pas trop mal 4)
Et quand je dis que j’ai appris, comprenez : j’ai appris le contexte d’enregistrement de cet album. J’ai appris les liens qu’il a avec d’autres albums et en quoi, bordel, l’année 1997/98 de Corgan j’ai pas forcément envie de la vivre.
Je suspecte qu’il est temps de faire ce que j’ai toujours évité en 18 ans de passion. C’est très probablement la seule façon de vous convaincre un tant soit peu que non, ce n’est pas que de la nostalgie ado ou de la révérence vis-à-vis d’un disque arrivé au bon endroit au bon moment. Passons aux choses sérieuses et chroniquons-le, ou du moins essayons.

Where has your heart run to ?

1997 est une année lourde en conséquences pour les Smashing Pumpkins. La plus évidente est le licenciement (pas forcément à l’amiable) de leur batteur, Jimmy Chamberlain, qui n’a rien trouvé de mieux à faire qu’une overdose surt la tournée de l’album Mellon Collie and the Infinite Sadness, tournée couronnant le succès sans précédent (pour le groupe, pour une double album, pour un album avec un nom pareil qui ne soit pas signé Yes) dudit album.
Or quiconque a écouté, disons Bullet with butterfly wings vous dira que Chamberlain c’est pas Jean-Michel Fournier, batteur du groupe de jazz de la MJC de Thonance les Moulins. C’est un mastodonte qui tabasse ses peaux avec une énergie enviable, pour qui tenir un rythme veut dire répéter le même roulement en boucle. Et pour un groupe de grunge (enfin, anciennement) perdre son batteur n’est pas idéal. Il sera remplacé, sur cet album, par Matt Walker de Filter (qui ouvrait sur la tournée pour les Pumpkins et l’a remplacé pour la fin), mais les percussions seront gardées au minimum. Les deux singles publiés entre les deux albums montrent, de plus, un intérêt porté par le groupe pour les accompagnements électroniques (Eye pour David Lynch et The Beginning is the End is the Beginning6 pour Joel Schumacher. Un grand écart que seul ce groupe pouvait faire).
Et non seulement le groupe subit ce départ, mais les dissensions commence à se sentir (après la rupture -bien consommée - de James et D’Arcy, maintenant James a des velléités telles qu’il sort un album solo - bizarrement lumineux pour la chronique d’une rupture - et à côté de ça, le seul truc sur lequel ils arrivent à se mettre d'accord en studio c'est envoyer chier Corgan), le patron divorce et perd sa mère. Et, logiquement, cela se ressent dès la pochette. La ravissante fillette surfant sur une étoile de la pochette multicolore de Mellon Collie laisse la place à une danseuse fantomatique, sur une photo noir et blanche qui prend tout la pochette, sur laquelle est surimposé, dans un coin, discrètement, le titre de l’album, seul : Adore.
Cette pochette annonce la couleur, et c’est gris5. Un album dépouillé, ne respirant pas la joie de vivre, où les seules étincelles de lumières proviennent de crépuscules mornes. De fait, passé la tendre To Sheila d’ouverture (le plus beau et le plus dépouillé des titres acoustiques du groupe, où l’on découvre que malgré la voix de Corgan, pourtant connue pour être très particulière, peut se faire caressante et tendre comme on ne s’y attendait pas), la lumière ne se rallumera pas avant l’intriguant instrumental d’outro.
Entre les deux, le voyage au sein de l’introspection au cœur d’un Billy Corgan en plein doute passe par nombre de nuances. L’ensemble de l’album conserve la teinte d’une sorte de new-wave electro-folk, ce qui ne veut certes rien dire mais offre une description assez complète. A l’exception du single Ava Adore (et encore) l’album est placé sous le signe des boucles électro, du piano contemplatif et des cordes. Le cliché serait bien entendu de dire que c’est l’album de la maturité. Et pour une fois c’est vrai. Mais pas juste on se calme, mais la maturité dans le vertige de la célébrité, l’acceptation de la perte, de l’échec présent malgré tout, l’art d’apprendre à vivre avec ses regrets. Corgan est la rockstar la moins rock n’ roll du monde en 1998, et ce ne sont pas ses potes qui vont l’aider à s’en sortir : pour se changer les idées, il bosse avec Manson sur l’album narrant comment la célébrité te pourrit la vie, ou avec Courtney Love sur un album narrant… la même chose avec une dose de veuvage en plus7

Mégateuf Brian! Mégateuf Courtney!

Adore est un album qui se prend de plein fouet l’angoisse, véritable et concrète, de la briéveté de la vie, de l’amour, de l’amitié. Une seconde fin du grunge, qui s’est d’abord pris de plein fouet la réalité du Teenage Angst dont il parlait, et réalise que derrière, il y a un Adult Angst qui fait presque plus mal. L’album de la douleur du fade away pour ceux qui n’ont pas pu, pas voulu burn out. Et les masques tombent, le rock disparaît et ne reste qu’un mec qui aura beau construire le plus bel écrin de surcouches électro ou acoustiques, se voit là, seul, avec sa voix qu’on sent prête à craquer à chaque instant (ce qui fait de For Martha, sommet d'émotion de l'album au sujet de la perte de sa mèreun exercice d’équilibre improbable). Rien ne symbolise mieux, à mes yeux, la sensation du ciel qui s’écroule et du sol qui s’effondre que la descente de batterie qui ouvre Tear : ce son, c’est le jingle qui retentit quand on se fait larguer.
Chacun trouvera une apogée différente dans cet album. Plus j’ai vieilli, plus je l’ai vu se repousser vers la fin. De Ava Adore, à Tear, à Pug, à For Martha, à … Blank Page. Chanson unique dans le répertoire du groupe. Billy, son piano, qui…. Raconte quelque chose. Se plaignant tout à la fois de l’insomnie, de la page blanche, désespéré, Billy fait ce qu’il n’a jamais fait auparavant. Pas de texte abstrait, pas de titre alambiqué n'apparaissant pas au sein des paroles… tellement désemparé qu’il ne sait comment remplir la page blanche autrement qu’en disant, purement et simplement, ce qu’il a fait, une anecdote du pathétique, et ce qu’il a ressenti. Lui. Pas de masque. Et le titre de s’achever dans un fade out au milieu d’une phrase. Les verrous ont sauté, il pourrait continuer à vider son sac à jamais. Restent 17 secondes pour redonner foi en l’avenir.

Adore est un album unique. Son obscure clarté, son honnêteté, le virage qu’il constitue, virage subi par la force des choses tout autant sinon plus que par volonté d’expérimenter… c’est un alignement des planètes comme il n’y en a pas tous les jours, dont j’ai eu la chance d’en être témoin, et sur lequel chaque personne qui en a été témoin ne saurait tarir d’éloges.

You make me real , Strong as I feel

Le trio de fans de mes 14 ans existe encore, en quelque sorte, mais maintenant il est constitué de membres différents ; Thomas, Xavier et moi. De façon amusante, je réalise qu’on tient tous les trois pour acquis la grandeur de cet album. Sans jamais, je pense, avoir discuté de pourquoi. De ce qui le rend unique à nos yeux à chacun… Et je suspecte que c’est parce qu’il nous touche, chacun, à un degré beaucoup trop intime.
J’ai vieilli, mais pas lui (c’est l’album au remaster le plus inutile du monde - pas banal pour un album où le nom de Flood apparaît). Aujourd’hui encore, j’ai eu comme un vertige en découvrant à quel point certaines paroles entraient en totale résonance avec des sentiments que j’ai pu avoir ces dernières années. On l’aime justement pour ça. Par instants, par fulgurances, il arrive à parfaitement exprimer nos croyances et nos doutes, nos craintes et nos espoirs, face aux plus intimes des sujets : la mort, l’amour, la foi. C’est peut-être pas Rock n’ Roll, mais au final… On s’en fout, non ?

( Deux jours après la sortie de l'album et quelques heures avant de jouer au palais des sports, le groupe joue, pendant une heure, sur le toit de la Fnac des Ternes. Que des titres d'Adore. On sent bien à quel point ils sont rincés, ce qui fait de cette version de Blank Page (qui se voit agrémentée, en live, de soli de guitare très sympa) une de mes préférées, la voix de Corgan est vraiment, vraiment sur la brèche au début, très probablement parce qu'il est éreinté. Silver linings.)
1 Il est facile (et souvent légitime) de se moquer de la capacité que peut avoir un adolescent à fanatiser les artistes qu’il aime, mais bordel, quand on tombe juste, sur le bon, c’est tout simplement idéal. Les portes que ça peut ouvrir….  Aussi, pour louper la référence que peut faire un album qui se clôt par un instrumental de 17 seconds nommé 17 fallait vraiment que ma culture musicale soit pas top à ce moment-là.
2 On pardonnera le niveau d’anglais que j’avais à cet âge, mais de façon amusante, certaines de erreurs de traduction que je faisais à l’époque sont restées gravées, et des fois au milieu d’une écoute actuelle, je découvre que bien que poétique la traduction gravée dans ma tête est quand même toute pêtée (to blame = à blâmer, pas « trop blême »)
3 Débat éternel que j’aurais eu nombre de fois et m’aura presque fait me fâcher avec certains. Adore est mon 2001, l’odyssée de l’espace à moi, presque : l’œuvre d’un art qui m’aura fait comprendre… l’existence même de cet art. De même que 2001 est le film qui m’aura fait prendre conscience (comme cela est arrivé à nombre de personnes) que le cinéma, ce n’est pas que raconter une histoire avec des images. (Je suis tellement pas clair mais il y a un point tellement difficile à exprimer ici…. Disons que dans la découverte de l’art il y a forcément un point de rupture. Celui où l’on réalise à quel point il y a plus à ce qu’on écoute, lit, regarde que juste « qu’est-ce que ça raconte ». La réalisation de « l’existence » du style en littérature, de la production en musique, de la réalisation au ciné… qui offre ce ressenti par delà ce que l’on raconte. Et le fait que ça parait naturel alors qu’on se fait juste piéger par des mecs qui ont pensé la réponse émotionnelle qu’on a – Il y a des pages à gratter sur le sujet, et je ne suis probablement pas la personne la plus habilitée.)
4 Je peux vous l’avouer, à chaque décès d’un proche, For Martha fait un tour sur la platine
5 Comme le mercure, obsession récurante et intriguante de Corgan que j'aimerai comprendre un jour.
6 A ne pas confondre avec The End is the Beginning is the End, sa face B. Qui tabasse un peu plus.
7 Outre les thématiques communes et la contribution corganienne, évoquons les teintes de gris des pochettes de ces albums respectifs, et j’avoue que ça fait quelques années que j’aimerais écrire un truc sur une analyse parallèle de ces trois albums mais bon on va pas se voiler la face ça n’arrivera probablement jamais. Et oui je sais, tout ce qu’il reste « officiellement » de Corgan sur Mechanical Animals c’est des chœurs sur un morceau.

dimanche 6 mai 2018

99 - DZ Deathrays - Bloodstreams (2012)

-          Bonjour messieurs, vous êtes?
-          DZ Deathrays
-          OK, donc, BZ Deadstay
-          Non, DZ Deathrays.
-          OK… Vous êtes sur que vous en faites pas un peu trop?
-          Non, on est jeunes et on est là pour exploser le carcan du rock n’ roll moderne.
-          OK… mais votre nom sonne comme une arme inventée par une méchant de James Bond… Enfin, d’Austin Powers.
-          Ouais mais faut voir la pochette de notre album aussi.
-          Qui sera ?
-          Genre 2 Ramones mais leurs têtes… C’est des crânes en métal.
-          L’espace d’un instant j’ai vraiment eu peur que vous disiez cristal, pour être honnête. Enfin bref, c’est quoi votre style ?
-          On a pas de style. On est la relève d’un rock n’ roll décrépit. On aime crier dans des micros avec des guitares tranchantes et une batterie martiale.
-          Du hardcore quoi
-          Mais nos chansons elles font 3 minutes.
-          Du punk donc.
-          Et on a des effets sur nos guitares pour sonner plus métalliques, plus électronique.
-          De l’électro-punk, du coup ?
-          Et on chante sur le fait qu’on est en colère et qu’on veut faire la fête parce qu’on est jeunes.
-          Excusez-moi mais je me dois de vous arrêter derechef. L’un d’entre vous a-t-il des liens avec un certain Andrew W.K. ? Parce qu’on a déjà essayé en 2001 de refourguer à nos auditeurs quelqu’un de ce nom, j’ai une obligation de transparence, et ça ferait mauvais genre si on découvrait que vous avez des liens avec lui, messieurs…
-          Non non. On le connaît vite fait, mais sans plus, j’vous l’jure. Mais du coup, transparence aussi, hein, on doit vous dire qu’on a une chanson qui s’appelle « No sleep ‘till you pass out ».
-          Soit donc une variation… « distinguée » sur le thème du « Party til you puke » du sieur W.K.
-          En quelque sorte. Mais je vous jure, il y a rien d’autre, hein. On a beaucoup moins de synthé. On a juste plus de pédales d’effets sur la guitare. Mais je vous jure, on tabasse quand même. Mais on est pas unidimensionnels non plus. Des fois, on ralentit le tempo, parfois pour un titre, parfois au milieu d’un morceau et puis comme ça on sonne menaçants.
-          Ouh, voilà qui m’interesse. Un côté sombre, mélancolique peut-être, un peu malsain, voilà qui plait à défaut d’être original.
-          Ouais, et une fois qu’on a bien posé l’ambiance glauque et menaçante, eh ben, vous savez ce qu’on fait ?
-          J’ai une légère idée, mais allez – y quand même…
-          On branche les guitares et on fait tout péter et on a notre batteur qui se démène sur sa grosse caisse et ça fait du bruit.
-          Signez ici, ici, et ici, initiales en bas de chaque page.
-          Au fait, vous venez d’Australie du coup… vous penseriez quoi, de changer votre nom pour « Antarctic Monkeys » ?



Probabilités de réécoute : Proches de 0%, vraiment.

Morceaux Marquants : No Sleep, Gebbie Street. Aussi, marquant, mais dans le sens opposé de d’habitude : Personne en ce monde ne devrait avoir à écouter un truc comme « Debt Death »