mardi 3 octobre 2017

101. Phanthom Buffalo - Tadaloora (2012)

Il m’apparait indispensable de prefacer ces quelques mots d’un aveu: je n’aime pas Love (le groupe. Pas Courtney, que j’adore). La raison m’en échappe. Quoique, non, j’en connais très bien la raison: J’ai découvert Forever Changes à un moment de ma vie totalement déprimant, et la première fois que j’ai écouté “Alone again or” est probablement un des moments de ma vie où je me suis senti le plus triste. De mon existence entière. Ce titre est foutu de me replonger dans des abîmes de malaise et de mal-êtrre en quelques notes, c’est terrifiant. The Red Telephone n’arrange pas les choses. Du coup, je hais cet album. Et n’ai pas forcément creusé plus loin. Donc, je n’aime pas Love. Mais ce n’est pas pour autant que ce n’est pas un bon groupe.

C’était un point qu’il me paraissait important d’expliciter avant de parler d’un groupe qui semble à ce point inspîré par le groupe pré-cité.

Cependant, à mesure qu’on s’échappe des premiers titres, ce sont des influences similaires mais que je digère mieux qui s’échappent… Une peu de Zombies (même si sans la maestria des anglais pour brosser des mélodies vocales limpides), du Elliott Smith période X/O ou, plus encore, Figure 8. Et on se laisse petit à petit happer par moment par un album qui présente, à mon avis, un défaut majeur : il est trop long. Ce n’es tpas le premier que j’ai eu à écouter dans la liste qui me parait trop long (Brett, c’est à toi que je parle), mais là, j’ai vraiment, vraiment du mal à l’écouter d’une traite, même en fond d’une autre activité. Peut-être même surtout en fond d’une autre activité, tant cet album semble plein dans chacun de ces morceaux, plein d’arrangements plein d’idées, et du coup poussant parfois à la surcharge de l’esprit de l’auditeur.
 Certains titres, Foghorn par exemple, sont assez plaisants à la première écoute, mais se voient sautés dès la .. troisième réécoute ? D’autres, bien au contraire, offrent un univers large et animé qui embarque l’auditeur, tel Amateur Florist, immédiat successeur du précédent, qui sonne comme s’il avait été écrit spécifiquement pour qu’un jour Wes Anderson l’utilise dans un de ses films.
Mais du coup, la juxtaposition de l’un à l’autre se voit assez éreintante.  Du coup on retient
plus des lignes mélodiques, des moments, des envolées (vous savez tous à quel point je suis sensibles aux envolées, ne le niez pas), que des titres – moins encore un album.
Et alors que je prenais mon mal en patience, à un moment il y a un morceau qui soudain à capté mon attention (au bout de 3 minutes 30), le dénommé Frost Throat. Tout à la fois j’étais content de commencer à moins m’emmerder, mais aussi, la triste réalisation que pour re-capter mon attention, l’album doit sortir la grosse artillerie (distorsion, riff sabbathien, mec qui gueule « I rule the Sky » et solo de guitare), me fait me poser la question : Suis-je devenu un beauf ?

Dieu merci, après cela ça se calme, on a droit à des morceaux de pop fin 60’s classieux, mais classiques, donc je peux m’en retourner à mon calme dédain pour cet album, qui au final ne m’inspire que ces quelques mots : « Ben, Y a pas à dire, c’est bien fait, hein. ».

Voilà. De là, je m’en retourne vers ma médiocrité et contempler le fait que ma sensibilité pop est probablement en bien mauvais état.



Probabilité de réécoute : J’ai envie de dire 10 % mais le fait est que j’ai déjà galéré à écouter l’album en entier (je crois y être parvenu au, quoi, 5 eme essai ? Qu’est-ce que tu veux que j’écoute Flag City alors qu’il y a un Kula Shaker qui m’attend plus loin dans la liste ??) Donc 0.5 %. Suis pas à l’abri que Spotify décide de m’en balancer un extrait alors que je regarde ailleurs.

Morceaux Marquants : Amateur Florist, la dernière minute de Frost Throat