C'est l'heure des bilans de fin
d'année. Je n'ai quasiment rien écouté qui est sorti cette année,
mais il était hors de question que je reste silencieux, et Spotify
m'a fait une playlist des titres que j'ai le plus écouté cette
année... C'était du pain béni.
Voici donc le top 10 des titres écoutés
par Guic' the old sur Spotify (c'est vraiment un truc qui va
interesser un marché de niche). Par souci de diversité, seul le titre le plus écouté de chaque artiste est présent.
Spent the day in Bed – Morrissey
Morrissey a sorti un album, évidement
que j'en ai écouté le premier single un paquet de fois en
l'attendant... Et cette bluette à la limite entre la démagogie et
le réac pur sous couvert de dandysme... Je t'aime, Stephen.
9. Led Zeppelin – Over the Hills and
far away (Live)
J'ai (re) découvert un truc cette
année. Quand tu dois faire une tache répétitive, qui demande un
minimum de capacité cognitive (comme intégrer les commentaires de
ton chef sur le document que tu dois émettre au boulot), tes
meilleurs amis sont Metallica et Led Zeppelin.
Quant à ce titre, il est tout à la
fois le préféré de ma chère et tendre, et un auquel je ne prêtais
pas d'attention particulière à l'époque ou j'écoutais Led
Zeppelin avec plus d'intérêt que de nécessité (comprendre :
quand j'avais 20 ans).
Rancid – East Bay Night
Titre d'ouverture d'un des albums sur
lesquels je dois écrire dans le cadre du challenge que je me suis
lancé (et sur lequel je stagne, je sais, mais le pire c'est que,
l'article sur Rancid, il est écrit en plus, il est pas publié c'est
tout), sa présence parmi les titres que j'ai le plus écouté cette
année (seul titre de ce challenge à être ici présent, en plus),
révèle un truc : c'est mesquin de forcer les gens à écrire
sur Rancid, groupe qui mérite mieux que ce qu'on en dit, mais dont il
faut vraiment être fan pour trouver les mots mérités.
7. Nerf Herder – We opened for
Weezer
OK, celle là elle est en plusieurs
étapes. 2017, c'est le 20eme anniversaire de Buffy the Vampire
Slayer. Dont la musique est la quintessence de ce avec quoi j'ai pu
(et parfois, aurait du, par exemple on y entend les Dandy Warhols)
grandir. Nerf Herder en a fait le générique. Un de leurs titres les
plus écoutés est celui-ci, sur un de mes groupes préférés. Et
qui sonne presque comme un titre de Weezer. Comment pourrais-je ne
pas adorer ce morceau, qui est comme... un épisode de Community qui
serait en fait une parodie d'une chanson de Weezer ?
6. Rest In Peace – Buffy the Vampire
Slayer Cast
Mon premier point est cité dans le
n°8. Mon second, c'est que... cette année, je suis devenu
propriétaire (j'en profite pour donner des nouvelles, hein) d'un
apart qui avait besoin d'un bon coup de neuf. Mon dernier c'est que
j'aime parfois (souvent) que le musique que j'écoute constitue une
bonne B.O. À ma vie. Quitte à forcer le truc pour me faire
littéralement des films et me donner de l'entrain, possiblement même
danser, alors que je fais le truc le plus relou de ma vie.
Mon tout c'est que j'ai enlevé
beaucoup de papier peint au printemps dernier. Avec Spike, oui.
(Je me permets de mettre la scène parce que cet épisode est passé il y a plus de dix ans et que si vous avez pas vu Buffy a l'heure actuelle, par préjugé ou manque de gout, je ne peux rien pour vous)
5. The Next Right Moment – Ric
Ocasek
Ce morceau est présent ici comme
symbole d'une article toujours pas écrit. Parce que j'ai besoin,
pour écrire l'article que je veux écrire, d'un tableau de liège,
de laine rouge, d'un marqueur et de photos, comme un agent du FBI
traquant un serial killer. (Pour pouvoir expliquer en quoi cet album
est peut-être le plus Guiquiesque des albums jamais enregistrés).
C'est une très bonne chanson. Les choeurs sont très bien. Et puis
il y a des sons de guitares comme j'aime bien. Ceux qui me
connaissent comprendrons vite, à l'écoute.
Another Day in the Sun – La la
land
Voir point 6 pour les comédies
musicales et le papier peit. Et même juste marcher dans la rue.
Aussi, de Fevrier à aujourd'hui, forcément, il a eu plus de chances
de passer. Et j'ai beaucoup aimé le film, mais je suis une
midinette, pas un cinéphile.
(Je me permets de mettre la scène, vu que c'est l'ouverture. C'est pas vraiment un spoiler)
My Kinda Party – Jason Aldean
J'ai fêté le nouvel an 2017 aux Etats
– Unis. Une de mes passions la bas est de mettre la radio locale et
de découvrir de nouveaux plaisirs coupables, tout particulièrement
dans la catégorie Country Rock. Et celle-ci est ma préférée de
mes découvertes de mon dernier séjour. Je la trouverais presque
vraiment bien, en fait. Le fait que cet artiste soit rappelé à mon
esprit après la fusillade à son concert de Las Vegas explique
peut-être qu'il soit placé si haut.
Le redémarrage sur le solo bon jovien
qui veut juste pas finir, l'immortel « You'll be my tan-legged
Juliet, I'll be your Redneck Romeo », le fait qu'en cherchant
le clip je viens de découvrir « That's my kind of night »,
de Luke Bryan, qui parle j'ai l'impression au vu du clip de se taper
des filles dans des champs de maïs... Cette chanson a tant à
offrir.
(Je mets une version live parce qu'il n'y a en fait pas de clip officiel, outre une vidéo avec les paroles. Dommage, je suis sur que le clip aurait été d'un gout parfait)
Just what I needed – The Cars
C'est en me renseignant sur Ric Ocasek
dans le cadre du 5, j'ai réalisé que j'en savais pas tant que ça
sur le bonhomme, à part que j'ai voir son nom derrière les mots
« produced by », générallement. (Un peu comme Steve
Albini). Et du coup j'ai découvert (je déconne pas, j'ai découvert
ça cette année), qu'il a eu un groupe au début des années 80...
Plutôt connu, et dont je connaissais, de vue, les pochettes d'album.
Ils sont plein de super titres, mais celui ci reste mon préféré.
Au point de me ruer vers ma chère et
tendre pour lui faire découvrir, et de passer pour un inculte (« Je
sais pas qui chante ça, mais moi au moins je la connaissais cette
chanson, quand même... »)
Voilà, pour 2018, je vous le dit, The
Cars, c'est bien. Et j'ai encore beaucoup à découvrir.
Les Wampas – Baby suce ma roue
Il s'est passé deux trucs particulier,
pas simultanément mais liés : les Wampas ont sorti un nouvel
album de qualité, et j'ai suivi avec intérêt le Tour de France.
Dans les faits, le dernier album des Wampas – et l'ensemble de leur
discographie vu que j'ai considéré faire un Top 5 sur eux dans
l'année et que je charche encore le N°5, c'est dingue, ça, le top
20 je le ferais à l'aise, mais réduire à 5 est limite impossible –
apparaît assez souvent entre les titres de la liste précédente.
Wampas + Vélo + Production décente +
jargon cycliste, voilà, ce titre m'a fait mon mois de juillet. En
plus le clip est adorable avec ses photos de Didier Wampas comme un gamin à côté de Jalabert et Poulidor.
Voilà, en vous souhaitant à tous mes meilleurs voeux, je vous dit à l'année prochaine!
C'est un album qui coche toutes les
cases de mon mauvais goût. Un peu l'ultime nanar musical, à mes
yeux – oreilles. Le lyrisme surfait, les guitares qui partent dans
des soli qu'on avait pas demandé. Les morceaux en plusieurs
mouvement (avec des transitions de l'un à l'autre totalement pétées,
en plus). Il semblerait, d'ailleurs, que mon mauvais goût soit très
partagé. Ou simplement, que le mauvais goût est partagé ? Ou
les années 70 étaient différentes. Quoiqu'il en soit, il s'est
écoulé par caisse, reste l'un des albums les plus vendus de tous
les temps, et se voit offrir un traitement sous forme de comédie
musicale depuis le début de l'année – après avoir été, je
crois, le seul album a s'être vu offrir 2 suites – et soyons
sérieux, a comédie musicale, c'est là qu'ils auraient du
commencer.
Je parle, bien entendu, de Bat out of
Hell par Meat Loaf.
(La pochette de Painkiller de Judas Priest qui surgit de 50% des pochettes de Maiden, on peut pas dire que le gars avant pas anticipé les choses.)
Comme pour beaucoup de gens de ma
géération, ma première rencontre avec Meat Loaf s'est faite par
son travail, d'acteur, et pour être précis, oui, c'était dans
Fight Club. Ne le reconnaissant pas de Rocky Horror Picture Show ou
Wayne's World (2, je crois, si je veux être précis). Mais au final, je crois que c'est via le Rocky Horror
que j'en suis venu à réaliser que, non content d'avoir une carrière
musicale, monsieur restait l'auteur d'un album resté 9 ans dans les
meilleures ventes (ce qui n'est pas un critère de qualité, certes,
n'est – ce – pas Pink Floyd 1). Avec les musiciens de
Springsteen et de Todd Rundgren en backing band. Et Rundgren lui-même
à la production. Et un malade nommé Jim Weinstein à la composition.
Un gars à qui on demande « une pop song », il te sort
une parodie de Phil Spector de … 5 minutes. Qui s'ouvre par une
minute de spoken word. (Je vais pas vous le faire en entier, mais
lisez tout ce que vous pouvez sur la conception de cet album, c'est
merveilleux).
Le résultat est un album qui m'emplit
de joie chaque fois que je l'écoute, et pas que parce qu'il est
vraiment l'album le plus over the top du monde (il y a même des
titres qui paraîtraient normaux – en milieu d'album – même si,
oui, une ballade avec les paroles I
poured it on and I poured it out /
I
tried to show you just how much I care ça
fait tiquer, surtout vu ce que j'avais compris avant d'aller vérifier
les paroles). Mais tout le monde sait que les deux pinacle de l'album
sont le titre éponyme et ce qui est, parait-il, devenu un standard :
Paradise by the Doashboard light.
J'ai longtemps blagué sur le fait
qu'une des merveilles de cet album, c'est qu'il s'ouvre sur deux
plagiats en une minute trente. Alors, certes, si je n'arrive toujours
pas à expliquer la raison de pomper l'intro de Baba O'Riley des Who
(de 0:40 à 0:55) à part que... ben c'est un intro assez basique qui
doit se piquer sans faire attention, je comprends tout à fait, du
coup, que quad tu as le pianiste de Springsteen dans ton groupe,
c'est normal de lui faire faire ce qu'il sait faire de mieux :
jouer Thunder Road (à partir de 1:45). C'est juste abusé de
reprendre la même mélodie que l'original pour le chant, en fait.
( Quelques remarques sur ce clip:
1. Pour mémoire, on est deux ans après Bohémian Rhapsody
2. Pourquoi le ventilateur en face de Meat loaf, mais du vent sur personne d'autre?
3. Déconsseillé aux personnes épileptiques, il y a des cuts super random.)
Mais à partir de 2:30, on commence à
vraiment rentrer dans le dur, et quand au bout de 3 minutes (oui, le
titre en fait près de dix, je vous ai pas dit?)... On réalise les
conséquences néfastes qu'il y a eu à laisser Queen agir, et ce
pour notre plus grand plaisir. Les guitares, les changements de
rythmes toutes les 30 secondes, les démarrages qui finalement
stoppent à l'explosion pour … revenir à un truc posé qu'on a
déjà entendu il y une minute... Et ce avec, toujours le piano de
Thunder Road qui se démène derrière. Et bien sur, l'indispensable.
L'essentiel. Le Redémarrage. Vous connaissez cela c'est probablement
ce que vous préférez, par exemple, dans Overkill
de Mötörhead. La chanson s'arrête, puis redémarre. On a la même
chose ici, à deux petites exceptions près. (a) Mötörhead étant
un groupe de hard Rock, ça s'arrête assez abruptement. Donc quand
ça repart, ok. Bat our of Hell est une splendeur lyrique, donc la
chanson se doit de finir telle qu'il est logique, par le chanteur
ralentissant les mots, les faisant trainer alors que les instruments
meurent – on achève même sur un simple piano / voix. Donc il n'y
a aucune putain de logique à ce que ça redémarre derrière. (b)
Overkill redémarre deux fois, pour quelques 30 secondes à un rythme
plus soutenu que la fois précédente. Bat out of Hell redémarre...
à 6 minutes (on peut considérer qu'elle a déjà fait le coup à... 2 minutes, aussi) (sur 10!) sur un pont, un solo de guitare et.... lance
un nouveau mouvement de la chanson. Et te refais la même à 8
minutes. Que tu crois. Là elle en finit pas de finir en fait. Mais
sdu coup, elle se ferme sur une notre tenue. Tant qu'à faire, quand
tu sais pas comment finir la chanson (posé, ou explosion?), certains
font les deux.
Mon Dieu, j'ai créé un MONSTRE.
(Meat Loaf est à droite)
Paradise
by the dashboard light – qui est découpé en trois mouvement,
comme quoi Muse n'a même pas été piquer le concept dans la musique
classique 1
– s'ouvre sur une tentative un peu rock n' roll à l'ancienne, avec
des choristes qui chantent shoop de shop de lang et tout.
Il m'apparait
nécessaire d'expliciter le titre : ça parle de s'envoyer en
l'air dans une voiture.
Le moment le plus
parfaitement conçu de l'album se trouve vers 3 minutes de cette
chanson, lorsque le second mouvement de la chanson démarre. On est
en plein rock n'roll avec choristes féminines, qui commencent, à 3
minutes pile, à reprendre une fois de plus le refrain... avant d'être
coupée au milieu d'une phrase, par un instru (se voulant funk?),
avant de se lancer dans... une retransmission radio de base-ball. Qui
débouche sur une conversation ou madame ne veut pas aller plus loin
sans que son amant ne lui confesse son amour, tandis que celui-ci lui
demande encore un peu de temps avant de se déclarer. En boucle, des
aller-retours. Pendant 2 minutes 30. C'est un standard radio aux USA,
comme Free Bird ou Stairway to Heaven, vous savez ?
(Clairement, ils ont enregistré une performance de l'album dans son intégralité - et performance est le terme. A noter qu'on comprend grâce à ce clip que:
1. Le love interest de Meat Loaf est joué par Tim Curry qui ne s'est pas démaquillé depuis le Rocky Horror.
2. Le base-ball s'invite même dans le clip. Et en fait c'st une métaphore pour qu'on suive Meat Loaf "explorer les différentes bases du terrain"
3. On dirait du théatre alternatif new yorkais comme on en voit dans les films "qui revendiquent mais on sait pas trop quoi" genre Rent ou Reality Bites)
Cet album est une
splendeur que je peine à décrire. J me suis acharné sur un titre
et demi, mais il y a tellement plus à , comment dire... Pas
forcément dire, mais découvrir, écouter. Un album ou à chaque
instant, il y a quelque chose dont on se dit que non, quand même,
c'est abusé. Vraiment, allez- y, jetez une oreille. C'est le plus
beau plaisir coupable qui soit, le Troll 2 de la musique.
Une dernière
raison pour vous convaincre ? En 1993 est sorti la suite de cet
album. Bat out of Hell 2 : Return to Hell. Le « tube »
de l'album s'intitule « I would do anything for love (but I
won't do that) » - titre qui ocncurrence, dans l'utilisation
habile des parenthèses, le chef d'oeuvre deMötley Crüe « Don't
go away mad (just go away) ». Ce titre de classera numéro un
aux US, eau Royaume-Uni, et en Australie. Le clip de ce titre de 10
minutes marque les débuts à la réalisation d'un maître, qui
marquera le cinéma moderne. Son nom est Michael Bay.
Eh ben mes aïeux. On est dans le dur, là. Des sonorités country, des déclamations d’Apocalypse, des plans pour des enterrements et tout. On est pas dans la joyeuseté absolue, mais ça a une classe non négligeable.
Un point spécial pour le concept de « je voulais aller à la rivière pour me laver de mes péchés mais elle était asséchée donc j’ai du les laver de mes larmes », le tout sur fond de grosse caisse apocalyptique. Je ne sais pas si ce concept a un sens pour vous, mais pour moi, il en a un : c’est cette grosse caisse qu’on laisse résonner, généralement en causant d’apocalypse (d'où son nom), sur des chansons Country. Si vous ne voyez pas, il y en a un très bon exemple sur « No Roses » qui est peut-être la meilleure chanson de l’album – en tous ca la plus caractéristique de ce que cet album a à offrir. Du désespoir festif. Une voix masculine très particulière à laquelle vient occasionnellement se mêler une agréable vois féminine. Une ambiance dont une ne parvient pas à savoir si elle est western ou désertique (de toutes façon, « The Desert is on Fire ». Quand ça veut pas…)
J’ai vraiment beaucoup aimé cet album pour le coup. Le fait que j’aie, à ce moment là, été en train de lire (de finir, enfin !) le tome 4 de La Tour Sombre peut avoir joué, tant cet album se prête vraiment à cette ambiance de Western mystique. Il y a un côté Nick Cave années 90, un côté sudiste (cliché sudiste, hein, les gars sont de Portland en fait), et je réalise que si j’ai tant de mal à définir, cerner, ou décrire leur musique, c’est peut-être aussi pas que ma faute vu que Wikipédia se sent obligé de la coller dans pas moins de 6 catégories différentes.
Bref. Un très bon album qui va te distiller juste ce qu’il faut de clichés pour que ce soit agréable, sans se vautrer dedans. Grosse caisse apocalyptique (donc), check. Cavalcades de caisse claire, check. Banjo ? Bien sur. Des trompettes pour sonner desperado, oui, aussi. Du soleil qui crame, de la pluie qui n’arrive pas et de la poussière à laquelle on va retourner ? Mais c’est une évidence mon ami.
Bref, voilà un album qu’il est bien et qui va vous rappeler, à tous qui me lisez, que c’est quand même mieux quand je déteste les choses parce que je suis plus en verve.
Un seul bémol : je ne comprends pas que les titres fassent tous 6 minutes sur la face A, et tous les titres « courts » (3 à 4 minutes) soient de l’autre côté. Si les plus longs n’étaient pas meilleurs, ça me paraîtrait insensé.
Probabilités de Réécoute : On va frôler le 100 % mais on va pas déconner, je vais mettre 90 % parce qu’on est jamais sur de rien. Cela dit, vous savez quoi ? Je vais peut-être même pousser le vice jusqu’à écouter leurs autres albums.
Morceaux marquants : Dirt in the Ground, No Roses, Pennies in the Well.
Il m’apparait indispensable de prefacer ces quelques mots d’un aveu: je n’aime pas Love (le groupe. Pas Courtney, que j’adore). La raison m’en échappe. Quoique, non, j’en connais très bien la raison: J’ai découvert Forever Changes à un moment de ma vie totalement déprimant, et la première fois que j’ai écouté “Alone again or” est probablement un des moments de ma vie où je me suis senti le plus triste. De mon existence entière. Ce titre est foutu de me replonger dans des abîmes de malaise et de mal-êtrre en quelques notes, c’est terrifiant. The Red Telephone n’arrange pas les choses. Du coup, je hais cet album. Et n’ai pas forcément creusé plus loin. Donc, je n’aime pas Love. Mais ce n’est pas pour autant que ce n’est pas un bon groupe.
C’était un point qu’il me paraissait important d’expliciter avant de parler d’un groupe qui semble à ce point inspîré par le groupe pré-cité.
Cependant, à mesure qu’on s’échappe des premiers titres, ce sont des influences similaires mais que je digère mieux qui s’échappent… Une peu de Zombies (même si sans la maestria des anglais pour brosser des mélodies vocales limpides), du Elliott Smith période X/O ou, plus encore, Figure 8. Et on se laisse petit à petit happer par moment par un album qui présente, à mon avis, un défaut majeur : il est trop long. Ce n’es tpas le premier que j’ai eu à écouter dans la liste qui me parait trop long (Brett, c’est à toi que je parle), mais là, j’ai vraiment, vraiment du mal à l’écouter d’une traite, même en fond d’une autre activité. Peut-être même surtout en fond d’une autre activité, tant cet album semble plein dans chacun de ces morceaux, plein d’arrangements plein d’idées, et du coup poussant parfois à la surcharge de l’esprit de l’auditeur.
Certains titres, Foghorn par exemple, sont assez plaisants à la première écoute, mais se voient sautés dès la .. troisième réécoute ? D’autres, bien au contraire, offrent un univers large et animé qui embarque l’auditeur, tel Amateur Florist, immédiat successeur du précédent, qui sonne comme s’il avait été écrit spécifiquement pour qu’un jour Wes Anderson l’utilise dans un de ses films.
Mais du coup, la juxtaposition de l’un à l’autre se voit assez éreintante. Du coup on retient
plus des lignes mélodiques, des moments, des envolées (vous savez tous à quel point je suis sensibles aux envolées, ne le niez pas), que des titres – moins encore un album.
Et alors que je prenais mon mal en patience, à un moment il y a un morceau qui soudain à capté mon attention (au bout de 3 minutes 30), le dénommé Frost Throat. Tout à la fois j’étais content de commencer à moins m’emmerder, mais aussi, la triste réalisation que pour re-capter mon attention, l’album doit sortir la grosse artillerie (distorsion, riff sabbathien, mec qui gueule « I rule the Sky » et solo de guitare), me fait me poser la question : Suis-je devenu un beauf ?
Dieu merci, après cela ça se calme, on a droit à des morceaux de pop fin 60’s classieux, mais classiques, donc je peux m’en retourner à mon calme dédain pour cet album, qui au final ne m’inspire que ces quelques mots : « Ben, Y a pas à dire, c’est bien fait, hein. ».
Voilà. De là, je m’en retourne vers ma médiocrité et contempler le fait que ma sensibilité pop est probablement en bien mauvais état.
Probabilité de réécoute : J’ai envie de dire 10 % mais le fait est que j’ai déjà galéré à écouter l’album en entier (je crois y être parvenu au, quoi, 5 eme essai ? Qu’est-ce que tu veux que j’écoute Flag City alors qu’il y a un Kula Shaker qui m’attend plus loin dans la liste ??) Donc 0.5 %. Suis pas à l’abri que Spotify décide de m’en balancer un extrait alors que je regarde ailleurs.
Morceaux Marquants : Amateur Florist, la dernière minute de Frost Throat
Tout a commencé le 22 Juillet 2014, soit donc avant même la sortie de l’album dont nous allons parler. En ce jour désormais béni des dieux de ma discothèque, Weezer, après un silence de 4 ans (une durée totalement banale pour le Weezer des 90's, mais une éternité au vue de la prolixité dans la médiocrité dont le groupe avait fait preuve de 2008 à 2010 (3 albums en 3 ans, 4 albums si on compte la compilation Death to False Metal – même si on préférerait l’oublier), sort un nouveau single, nommé Back to the shack.
Et ce single était parfait. Produit par Ric Ocasek (producteur du premier – et mythique, n’ayons pas peur des mots – album du groupe), le single est à peu près tout ce que les fans du groupe auraient pu espérer. Un retour à des racines rock (à la fameuse cabane du titre, au garage d’In the garage symboliquement). De la petite référence de geek comme on les aime : on ne me fera pas croire que parler de Going back where the lightning striked dans une chanson nommée Back to the quoi que ce soit est un hasard. Mais aussi une lettre d’excuse pour les bizarres expérimentations du groupe ces dernières années (I forgot that Disco sucks). Ce qui n’est peut-être pas forcément surprenant, mais à la limite du gênant. On nous l’a déjà fait, le coup du retour aux sources (combien de groupes des 90’s ou même pire (Ahem. Rolling Stones. Ahem) nous le promettent à chaque nouvelle livraison ?). Mais… mais c’est Weezer, les gars. Rivers est le mec le plus sincère du monde, c’est pour ça qu’on l’aime. Pour ça que quand il se plante, il le fait fait pas qu’à moitié (Can’t stop partying, putain). Ca peut pas être une démarche purement commerciale. Pas de Rivers. Pas de… d’un gars qui vient de tourner en rejouant les deux albums (les plus populaires) du groupe sur scène. Qui a réédité le second en le gavant de faux inédits et de versions live des 3 singles encore et encore… Oh merde. Mais, mais le single, il est … bien ! Il sonne comme le Weezer d’avant, le Weezer que j’aime, qu’on aime.
Je suspecte que Weezer continue de faire carrière juste pour les clips, un peu.
Et dans les faits, l’album qui suivit (Everything will be alright in the end) tenait plutôt bien cette promesse. Pas d’incartade trop bizarre dans des territoires que Cuomo ne devrait jamais avoir foulé du bout de la Converse1 – OK, I’ve had it up to here a quelques accents funk pas du meilleur gout. Outre le single précédemment évoqué, on trouve de bons (très bons) titres, mais surtout de bons moments. Des ponts, des solos, des idées mélodiques disséminées le long des titres qui attirent l’oreille de l’auditeur qui s’avèrerait distrait. Des thématiques familières (Les filles. La nostalgie. Les problèmes relationnels avec son paternel. Stephen Hawking. Cléopatre ?) . Evidement, la grande déception de l’album reste sa fin, avec une tentative de « triptyque musical », créé, j’en reste convaincu, pour se foutre de la gueule de Muse. Le problème est que le pastiche n’est pas assez flagrant, donc la blague tombe à plat, et risque presque de convertir des fans de Muse à Weezer.
Au final l’album est en tiers – teinte (c’est comme demi – teinte, mais il est plus qu’à moitié réussi . Du coup c’est 2/3 teinte ? C’est la teinte qui est bien ou… ?) et plein de promesses. On a des visions du génie des albums précédents, et une vrai émotion, une sentimentalité qui manquait aux albums précédents, qui ne touchaient la corde sensible qu’en se livrant, soit à l’auto-pastiche, soit à l’appel à la nostalgie (Essayez de réécouter « Memories », puis « Back to the Shack ». cela résume à peu de choses près la transition).
Puis est sorti le White Album. Soit le quatrième album de Weezer qui techniquement s’appelle Weezer mais qu’on désigne par la couleur de sa pochette parce que les chiffres ça a été déposé par Led Zep. Fallait quand même y aller. Refaire le coup de l’album couleur alors que franchement, le Red album c’était pas ça… Et puis blanc ! Directement sous l’égide, qu’on le veuille ou non, des Beatles. Fallait pas jouer au con.
Alors on ne va pas se voiler la face : peu de choses sonnent plus comme une chanson de Weezer qu’une autre chanson de Weezer. Et pour chaque titre de l’album ou presque, on pourrait renvoyer l’auditeur à un titre d’un des trois premiers albums du groupe. Mais justement. Des trois premiers albums. Ca veut tout dire. Ca veut dire qu’on est de retour à la maison (ou dans la cabane, ou dans le garage, comme vous voulez). Les guitares sonnent à nouveau comme on les aime, les chœurs sont bien en place, l’émotion est là, et la sincérité2 touchante. Et l’on découvre que Cuomo n’a pas besoin de s’inventer des problèmes, de s’inventer une personnalité de rockstar. Les problèmes sont toujours là, les histoires à raconter existent encore, tout marié et –possiblement – heureux qu’il soit. Pourtant, (c’est pas le White album pour rien), le disque s’avère surprenamment lumineux. Thank God for girls,à part qu’elle est hilarante et parle de tomber amoureux de la boulangère chez qui tu vas chercher de quoi te sustenter avant d’aller jouer à Donjons & Dragons3, ou Summer Elaine & Drunk Dori sont à mon avis les meilleures chansons positives que le groupe n’ait jamais écrit. La plupart des soli de guitare ont des sonorités à la Queen, la chanson qui parle de drogue est la plus Heavy de l’album (Hash Pipe, anyone ?), les fêlures de Rivers se manifestent autrement, toujours dans le regret de ce qu’on a pas fait, mais cette fois-ci, pour les autres et non pour soi-même : King of the world est une des plus belles chansons d’amour du groupe, même si je me demande, de fait, si le groupe en a jamais écrit une autre, de chanson d’amour (eh, c'est pas moi qui avait écrit que les chansons d'amour n'existe pas à une époque?)
Vous en faites pas les gars, nous aussi on a eu peur.
Mais les choses restent les mêmes et le point d’orgue de l’album reste L.A. Girlz, évidement titre d’amour éconduit (et de démon de midi ?), de déclarations grandiloquentes empruntant à … Lewis Caroll et Dante (je cherche même plus) et au labo de chimie un peu. Ca s’ouvre sur un larsen, riff de guitare rythmique saturé, breaks au moment des couplets, pont répété ad lib avec la lente montée des guitares derrière…
Oui mais du coup, Guic’, il sont juste en train de refaire ce qu’ils faisaient avant, c’est pas original, c’est… C’est pas bien, non ?
Ben écoute… Je ne sais pas. Je sais que moi, j’aime. Suis-je devenu un vieux con à qui il faut refourguer les choses qu’il aime déjà pour qu’il soit content ? Weezer a-t-il fait un retour en arrière juste pour renouer avec une fan-base composée de.. de mois ? La démarche n’est – elle pas totalement cynique ? Je ne sais pas. Si le début d’Endless Bummer, dernier titre de l’album sonne à mort comme « Island in the Sun », s’ouvre sur « I just want this summer to end / What’s the point of trying to pretend / She told me to follow the rules / Not all 19 years old are cool »…Ca sonne tellement comme un gars saoulé de devoir rejouer encore et encore le meme titre, qui se force malgré tout parce que c’est ce qu’on attend de lui et qui reste impuissant alors qu’il voit une chanson qui signifiait tant pour lui devenir le nouveau Kumbaya utilisé par d’autres gamins pour choper des filles qu’il n’aurait même pas envisagé d’approcher quand il avait leur age.
Ou peut – être que je projette. Mais justement. Qu’il est bon de projeter à nouveau sur ce que Rivers Cuomo nous raconte. Ca m’avait manqué, et c'était tout ce qu'on demandait.
1 Je suis convaincu que Rivers Cuomo fait du cosplay en 10eme Docteur, me demandez pas pourquoi.
2 Je sais qu’il m’est arrivé par le passé de dire que la sincérité n’est aucunement un bon critère pour juger un morceau / album de rock. Sauf que Weezer, considéré comme le précurseur de l’émo-rock, justement du fait de chanter ce qu’il pense et ressent sans filtre (avec , certes, les conséquences désastreuses qu’on connaît ), c’est ce qu’on lui demande.
3 Thème de chanson weezerien s’il en est. A la limite de la parodie, même, si ce n’était pas en fait la quintessence de l’œuvre du groupe. On y apprend également des détails sur la recette de la femme qui sont passés sous silence dans la Genèse.
OK, autant les précédents étaient des albums que je n’avais jamais écouté, autant celui-ci… du coup il me parait pas inutile, par souci honnêteté, que je prévienne si j’ai un passif avec l’album ou le groupe concerné. Pour les POBPAH (Pains of Being Pure at Heart, pas Palais Omnisport de Bercy Paris Accor Hotel), c’est simple : j’ai pas mal écouté cet album à sa sortie, j’aimais bien, j’ai encore plus écouté le second (Belong), que j’ai même en vinyle mais n’ai pas du placer sur la platine depuis facilement 4 ans maintenant (Même s'il est bleu, et que, comme je suis superficiel, les vinyles qui sont "jolis" ont plus de chance de voir la platine que les autres, chez moi). Donc je pense que certaines mélodies vont me retaper dans l’oreille mais je n’ai pas tant de souvenirs que cela.
OK, j’ai écrit ça avant même de réécouter une seule note de l’album. Vous savez quoi ? J’étais sincère à l’époque (hier donc), mais je suis un imbécile.
Je ne suis pas certain et je n’ai même pas été vérifier, mais dès les premières secondes, j’ai cru me rappeler que l’album était sorti en Février 2009 (aucune idée de la véracité de cette assertion, flemme de vérifier). Et je me revois, sortant d’une année (2008) pleine d’émotions, et passée à être obsédé, musicalement, par les Smiths et Mötley Crüe. Mélange bizarre, certes, mais qui aurait du préparer le terrain à un groupe à ce point obsédé, lui aussi, par des années 80 dont on avait pas fini de bouffer. Pourtant, je me rappelle ne pas avoir aimé cet album plus que ça… Et c’est en fait toujours plutôt d’actualité. Certes, il me renvoie quelques années en arrière. Certes, il a une luminosité en lui, résonne comme un matin d’été (Du coup, s'il est effectivement sorti en Février, c'est con). Mais vraiment… ce sous-mixage des voix m’en demande bien trop. Pas étonnant, de fait, que les morceaux que j’apprécie le plus sur cet albums sont ceux offrants des passages instrumentaux un peu long (le dernier, mais aussi le pont de Young Adult Friction, dont je dois avouer que ce n’est qu’en le réécoutant pour les besoins de ces quelques mots que j’ai compris le jeu de mots du titre.)
This love is fucking right ! tient toujours la route (je crois me souvenir que c’était mon morceau préféré à l’époque – et je me souvenais de lui ouvrant l’album ? Je ne sais pas, je vous parle d’un temps où l’extraction du zip chopé sur Megaupload ne se passait pas toujours bien, l’avantage de Spotify c’est que les choses sont dans l’ordre, au moins.)
Pour résumer, c’est un album de revival honnête, mais de revival d’un type de musique que j’apprécie sans en être passionné. Dans le genre, (et du coup pour des versions originales), j’aurais personnellement tendance à conseiller aux amateurs de compilations la coffret « Scared to Get Happy » (qui reprend le gros de l’indie pop anglais des années 80), qui contient nombre de perles ayant très probablement inspiré les Pains of Being Pure at heart.
L’album n’en reste pas moins à même de faire sourire, voire danser, et c’était pas désagréable de le redécouvrir.
(On a le droit de le dire que le clip de revival 80's c'est un exercice codifié à crever, et que du coup ça ressemble toujours à du foutage de gueule?)
Chances de réécoutes : 100 % de chances que je le réécoute au moins une fois. Dans 5 ans.
Titres marquants : Young Adult Friction, This love is fucking right!, Gentle Sons.
Autant
attaquer en disant la vérité crue du contexte et de la fainéantise: J'ai vraiment failli vous sortir une
critique du pilote du reboot de Ducktales (La bande à Picsou) qui a
été diffusé le 12 Aout dernier, avant que la saison ne commence
fin Septembre prochain. Puis plus je réfléchissais à ce que je
voulais dire, plus j'ai réalisé qu'en fait j'allais tout spoiler
assez salement d'une part, et que ça allait arriver comme un cheveu
sur la soupe, d'autre part. Et surtout que la plupart des (minimes) reproches que j'aurais tendance à faire son liés à mon goût pour les BDs dont les personnages de la série s'inspire. Un peu comme les gens cool le font avec Walking Dead, mais moi c'est Picsou.
Du
coup, laissez moi vous raconter un truc. Etant gamin, la tradition
était que, à chaque vacances où j'allais m'enterrer à la
campagne, pour le voyage en train (et, du coup, par extension, pour
les vacances, vu que j'étais enterré à la campagne),
j'avais droit au Picsou Magazine du mois. Comme peut-être la plupart
des lecteurs de l'époque, c'est le fait que le magazine offrait un
gadget qui m'avait attiré. Mais la fait est que les BD étaient cool
aussi. De fait, je ne sais pas précisément quand j'ai fini par
mettre un nom sur les deux auteurs révérés du magazine : Carl
Barks et Don Rosa. Pour le second, j'ai du m'en rendre compte assez
vite, vu que la publication d'une nouvelle de ses BD était toujours
un événement.
J'ai
maintenant plus de 30 piges et je vous le dis : il y avait de
quoi. C'est marrant, parce que je suis sûr que si on me demandait
quel est mon auteur de bandes dessinées préféré, je le zapperai
probablement parce que j'oublierai d'y penser, mais dans les faits,
peu de BD m'ont autant passionné que les BD de Keno Don Rosa. A mes
yeux, il est comme un mélange entre Barks (le maître et l'influence
majeure et revendiquée) et Gotlib : il suffit de jeter un œil
aux Bds qu'il dessinait dans les années 70 (Pertwillaby Papers, en
particulier) pour voir une surprenante familiarité transatlantique.
J'aime ces Bds parce qu'elles ne donnent pas tout à la première
lecture. Barks était un dessinateur talentueux et créatif, mais
simple. Don Rosa est un grand malade. Les fonds sont foisonnants de
détails, de références de gags d'arrière plan. C'est un fan qui
veut en faire des tonnes, mais qui, Dieu merci, a un éditeur pour le
rappeler à l'ordre de temps en temps.
Vous
comprendrez aisément pourquoi je me suis rué quand elle est parue
sur son intégrale, découvrant ainsi que j'ai du arrêter de lire
Picsou Magazine quelque part aux alentours de 2001 je dirais – soit
donc à 15 ans – mais aussi à quel point ces Bds m'avaient marqué.
Il y en a que j'ai relues en m'en souvenant parfaitement, alors que
je ne les avait pas eues sous les yeux en plus de 10 ans.
Je
comprends dorénavant pourquoi j'aime ces histoires, et comment elles
fonctionnent. Pourquoi la galerie de personnages est si intéressante: ne serait-ce que le fait qu'ils ont tous des qualités ET des défauts, même les méchants. Sauf les Rapetou. Et Gontran. OK).
Comment il n'y a techniquement que quelques
types d'histoires marquantes : Picsou part à la recherche
d'un trésor mythique (parfois, en concurrence avec Gripsou), les
histoires humoristiques (Donald a un nouveau métier ou Miss Tick une
nouvelle baguette), les Rapetous volent une invention de Géo et
tentent de vider le coffre avec, et les histoires d'anniversaire (Il
y a bien 5 à 10 histoires spéciales écrites pour les 40 ou 50 ans d'un
personnage). Pourtant, même les rouages connus et repérés, cela
n’empêche pas les histoires d'être fascinantes. Comme des bons
comics, quoi. Mais là n'est pas le sujet.
Je sens aussi le besoin impérieux de noter cette bizarrerie de traduction qui ne cesse de me perturber: En Francaçias, Picsou a pour prénom Balthazar. En anglais, Scrooge a... pour nom de famille McDuck. Résultat, en V.O. tout le monde l'appelle par son prénom, mais en V.F., non, tout le monde l'appelle par sonn nom de famille. Même ses neveux, et ça, c'est super bizarre. Fin de la parenthèse.
Du
coup, pas étonnant que je décide de faire un top 5 des Bds de
Canards de Don Rosa.
Mention honorables: Ces histoires dont je me souvenais avant même de les relire mais qui n'entreront pas dans le Top 5, dans l'ordre dans lequel je m'en souviens... Le trésor de Crésus, Le trésor des 10 avatars, Un problème de Taille, Un petit cadeau très spécial, Retour à Sétatroce.
Hors
Catégorie : la Jeunesse de Picsou (The Life & Times of
Scrooge McDuck) – 1991 - 1995
Sortons
le du chemin, les 12 épisodes de l'oeuvre de base sont hors
catégorie directement. C'est un chef-d'oeuvre, je le relis minimum
une fois l'an, c'est en en lisant des épisodes au hasard des
publications en magazine que j'ai commencé à apprécier le
personnage de Picsou (bien plus qu'en regardant La Bande à Picsou),
j'ai eu à l'époque de sa sortie le hors série condensant tous les
épisodes (le premier qui est sorti), que j'ai perdu, que j'ai
regretté avoir perdu, et en tombant sur ce volume 1 de l'intégrale
(volume 1 qui condense donc les 12 épisodes, le second condensant
les épisodes « bis »), j'avais beau être dans le rouge
ce mois là je l'ai pris sans me poser de question. Et le second avec
lui,
C'est
une œuvre intelligente, bien structurée, qui permet de remettre
certaines choses à leur place, introduit certains personnages, pense
à tout le monde, a du être la raison d'un travail de recherche
hallucinat (à noter que les postfaces de chaque épisode sont trop
courtes à mon goût, et elles font 3 pages chacune, c'est dire), et
qui rappelle ce qu'est censé représenter Picsou : un
millionnaire pingre et avide, pour sur, mais avec des principes :
qui s'est enrichi de son travail, et de façon honnête, et pour qui
l'aventure compte (presque) plus que l'argent 1, avec sa
façon à lui d'avoir le sens de la famille2. Et puis si
ça a inspiré un album entier au mec de Nightwish (dont la pochette
est à tomber), donc si ça ça vous convainc pas...
Allez,
on est partis pour un vrai top 5, d'une scandaleuse subjectivité.
5.
Retour à Xanadu (Return to Xanadu) - 1990
Je
mets celle-ci en dernier, car cette chasse au trésor de l'empire
mongol s'avère être la suite d'une histoire de Carl Barks (Beaucoup
le sont, de très près ou d'assez loin), et pour le coup, elle ne
s'apprécie vraiment qu'en connaissant l'histoire qui vient avant.
Histoire dont je ne peux vous révéler le titre vu que... réaliser
qu'on est dans une suite, et dans la suite de quelle histoire, est un
des rebondissements de celle-ci.
Pourquoi
donc choisir celle-ci, s'il est si difficile d'en parler ? Parce
qu'elle contient un de ces moments auxquels on ne s'attend pas. Qui
s'attend, en lisant une histoire de canards Disney, à vraiment
s'inquiéter pour le sort de l'un d'eux, ou à être ému en le
voyant douter ou se sacrifier ?
Mais
aussi parce que c'est une démonstration de maîtrise dans le fait
d'écrire une suite, intelligente, qui sait respecter l'original tout
en y apportant plus. Un exemple.
4.
Le fils du Soleil (The son of the Sun) – 1987
Il
s'agit ici de la toute première histoire jamais déssinée par Don
Rosa, et pourtant tout y est. D'une certaine façon, elle est même
(à mes yeux) supérieure à toutes celle qu'il dessinera jusqu'à
notre n°5.
Alors
certes, le dessin n'a pas la beauté ni la précision de ce qui est à
venir – de l'aveu propre de l'auteur, une grande partie des poses
sont pompées sur des dessins de Barks. Mais les deux premières
pages sont d'une abondance incroyable de détails, de références,
de gags : dès le début, les arrières plans nous offrent la
richesse d'une seconde lecture à la recherche de détails.
De
plus, pour sa première histoire, Don Rosa nous offre une chasse au
trésor à la recherche d'un trésor mythique, et ce en concurrence
face à Gripsou. La première entrevue de Gripsou et Picsou est une
des BD de Barks qui m'a le plus fortement marqué, et j'adore ce
personnage (on aime tous un personnage capable de mettre notre héros
face à ses propres contradictions). Don Rosa, tout en restant fidèle
à Barks, en offre une image plus creusée : il est aussi riche,
aussi malin et intelligent, aussi plein de ressources que Picsou.
Mais il ne recule devant rien, et surtout pas devant un peu de
mahonnêteté. Et tout est là. Dès une première histoire, qui se
lit comme un Indiana Jones inédit... Ce qui n'est qu'un juste retour
d'ascenseur.3
3.
La Quête du Kalevala ( The Quest for Kalevala) - 1999
Dès
lors qu’on commence à fouiller un peu sur le sujet des canards
Disney, il est un point qui ne manque pas de surprendre : leur
popularité en Scandinavie. Dès lors, il est normal que beaucoup des
commande passées auprès de Don Rosa proviennent d’Egmont,
l’éditeur principal des histoires de Canards de la région – et
des journaux associés (entre autres, nombres d’histoires de 1993 –
1995 sont des commandes relatives à des évènements spécifiques
traversés par la Norvège). Pourtant, il s’avère que cette
popularité est la plus grande… en Finlande, ou le
Picsou magazine local est un des journaux au plus grand tirages du
pays.
Un
pays dont l’un des groupes les plus connus voit son guitariste
sortit un album inspiré de ces BDs, je vous rappelle. Un album avec
le London Phliharmonic. Un album dont la pochette est techniquement
le dernier dessin officiel réalisé par Don Rosa (d’ailleurs sorti
de 8 ans de retraite pour le réaliser). Un album qui a été numéro 1 dans ce pays.
De
fait, cette histoire, qui est la plus récente de la sélection, est
la synthèse de cette passion. On y voit notre équipe habituelle
partir à la recherche d’un trésor de la mythologie finnoise, et
se voit, comme instrumenté pour revivre l’épopée originelle,
d’artefact en artefact. C’est la plus longue histoire écrite par
Don Rosa, mais il y a des raisons à cela : on a affaire à une
mythologie connue de très peu (hors de la Finlande), et il faut donc
expliquer le mythe originel avant de nous le refaire vivre. Et ça
paye. Certaines des planches de cette histoire sont pour sûr les
plus belles de l’œuvre de Don Rosa, qui s’acquitte de sa tache
avec humour, intelligence, et respect de la légende. Il y a des
sorcières, des monstres marins, des héros à l’ancienne et des
forgerons, des coups de pied dans le derche, c’est merveilleux.
Parmi toutes les histoires que j’ai découvertes )à l’âge
adulte (ce qui fait grosso modo deux tomes de l’intégrale), c’est
assurément la plus marquante.
2.
Le Dissoutou (The universal solvent) – 1995
Et
ses suites !
Picsou
contre le Chevalier Noir (The Black Knight) – 1998
Le
Retour du Chevalier Noir (The Black Knight glorps again) – 2004
Glorp.
Cette onomatopée hante mon subconscient. L'idée de départ est
simple : A la demande de Picsou, et pour résoudre des problèmes
d'extraction minière, Géo crée un dissolvant universel. Il
compacte tout à l'état de poussière extra – fine et extra
lourde. Tout ? Non, une matière résiste encore et toujours :
le diamant (Le Dissoutou étant gardé dans un bocal couvert de poussière de diamants). Personne ne le prenant au sérieux pendant la
conférence de presse, Picsou renverse le dissolvant au sol pour
prouver comment creuser un puits de mine en 30 secondes, dans un
accès de colère. Petit problème : qu'est-ce qui arrêtera le
solvant universel ?
Bonjour,
c'est moi, Guic', j'ai 12 piges, et suffisament de questionnements
métaphysiques pour pas avoir besoin qu'une BD viennent m'en
rajouter.
Dans
la catégorie « bulshit scientifique », cette histoire se
pose là. Mais elle se pose surtout dans la catégorie bullshit bien
géré. Je me rappelais très bien de cette histoire (et mieux encore
de sa suite mais j'y viens), mais à la relecture, je suis surtout
surpris de... la cohérence, à défaut de réalité, de ce qui est
raconté.
Pour
la suite, Don Rosa crée le seul méchant « récurrent »
qu'il créera, son apport personnel à la mythologie : Le
Chevalier Noir, aka Lucien Arpène, bandit de haut vol qui aime à
faire sa propre pub. Et vider le coffre de Picsou serait le coup de
sa carrière. Et celui-ci met la main sur le Dissoutou. Jamais la
menace ne paraît plus réelle que dans cette BD, où, dans une
armure couverte de solvant, cette parodie de bandit français
s'avance inexorablement, non pas pour voler Picsou mais simplement
faire disparaître sa fortune dans le néant4.... Cette BD
est, je crois, la dernière que j'aie lue en publication magazine (ou
presque), et elle a donc droit à une certaine tendresse de ma part.
Mais aussi, elle est hilarante et stressante à la fois. Donald ne
comprenant pas le langage châtié du chevalier (en V.O., son accent
français, en fait) me fait toujours rire.
Le
troisième épisode de la série est sympathique, même si un ton en
dessous des précédents. Peut-être est-ce aussi que je ne l'ai
découvert que plus tardivement. Cela dit, il permet de faire rentrer
Lucien Arpène dans la légende, et j'espère vraiment voir un jour
un jeune auteur de canards oser le reprendre. Pas forcément pour une
suite directe, mais rien que pour le personnage.
1.
Les Gardiens de la bibliothèque perdue (The Guardians of the Lost
Library) – 1994
Cela
ne pouvait être que le numéro 1.
Je
crois que c’est la première histoire qui m’a fait mettre un nom
sur ces dessins. Une histoire comme les autres mais aussi tellement à
part. Une BD d’aventure tout à la fois drôle et
didactique. L'enjeu, cette fois-ci, n’est pas
directement monétaire, mais il est, tout à la fois, un problème
d’égo et de recherche de la connaissance (qui elle rapportera des
sous).
L’idée
de départ est simple : vexé de ne pas pouvoir mettre la main
sur le manuel des Castors juniors, dont il est convaincu qu’il
renferme le secret de trésors mythiques, Picsou décide d’en
remontrer à nos canards scouts et part à la recherche de la
bibliothèque d’Alexandrie. Tout simplement. Et l’on suit le
devenir du savoir contenu dans la bibliothèque au fil des siècles.
Et d’avoir droit au cours le plus fun jamais donné sur l’histoire
de l’imprimerie et de la conservation du savoir.
Pendant
ce temps, Donald regarde la télé, dans un des running gags qui
m’aura le plus fait marrer. (Autant que le gag de fond de page des pages 3/4 que je vous laisse le plaisir de découvrir. c'est un des tout meilleurs)
C’est
presque l’archétype de l’histoire de canards réussie, et je
sais que je ne suis pas le seul à la considérer comme la meilleure.
Tout y est millimétré, on y retrouve ce talent pour recréer une
Histoire (avec un grand H) où il est difficile de démêler le vrai
(le travail de recherche est toujours impressionnant) du faux, de ce
qui sert l’histoire( avec un petit h), qu’on parcourt avec
avidité. Je me rappelle comme si c’était hier que c’était
le numéro 300 qui a publié cette BD pour la première fois. C’était
celle que j’attendais avec le plus d’impatience en refeuilletant
cette intégrale. Elle tient toujours autant le coup. Foncez mes
amis, foncez.
(Un mot tout de même sur le pilote: Ca s'annonce bien, malgré une paire de trucs qui me prennent à rebrousse-poil... Et surtout, vu ce sur quoi ils finissent l'épisode, je pense qu'ils vont dans une direction tout à la fois très encourageante et très dangereuse...Mais en tous cas ils y vont. Mattez cette série, elle est prometteuse.)
Et sinon, non sans avoir partagé avec vous que je remarque à quel point ça ne sert à rien d'indiquer les noms originaux des histoires parce qu'aucune traduction ne s'en écarte trop, je dois bien vous laisser en musique. Et non, vous allez pas y couper (en plus j'aimerais presque ce titre là):
1
D'ailleurs (j'ai la flemme de faire le calcul), mais sur l'ensemble
des trésors qu'il trouve, très peu finisse par rejoindre sa fortune
personnelle.
2
De fait,
sans trop spoiler pour ceux ne l'ayant pas lu, le rapport à la
famille est un des plus fascinants axes du truc. A noter que j'aurais
presque tendance à ajouter au lot le bien plus tardif « Une
lettre de la maison » (A letter from Home, 2004), qui pourrait
en quelque sorte faire office de conclusion... à toutes les
histoires de Picsou jamais écrites, mais surtout au dernier sujet laissé en suspens à la fin de la série originale. Pas étonnant que Don Rosa ait
pris sa retraite 3 histoires plus tard. (Et seule la toute dernière
qu'il ait écrite justifie un peu qu'il ne l'ait pas prise juste après
celle-ci), tant la boucle semble bouclée... et c'est à en chialer.
3
Il est connu et revendiqué par ses créateurs que la scène
d'ouverture des Aventuriers de l'arche perdue empreinte beaucoup (beaucoup) aux
7 Cités de Cibola de Barks. Il ne me paraît pas idiot
d'imaginer que le regain d'intérêt pour les histoire de Picsou à
la fin des années 80 ne soit lié au succès de l'archéologue
aventurier. A noter aussi que quand Picsou trouve enfin l'Arche
d'Alliance et le Graal, leur découverte est bizarrement... passée
sous silence, volontairement, pour deux raisons: 1. Indiana Jones les a déjà trouvés, 2. Elles restent des reliques religieuses, dont le traitement dans une BD pour enfants est... délicat).
4
« Oui mais bon, Picsou il possède la moitié des compagnies de
la ville, il se refera une fortune en un rien de temps ».
Certes, mais chaque pièce, chaque trésor de son coffre vaut à ses
yeux plus pour le souvenir de l'aventure ou du travail qui a permit
de l'acquérir que sa valeur intrinsèque (ça me paraît utile de le
préciser)