C'est un album qui coche toutes les
cases de mon mauvais goût. Un peu l'ultime nanar musical, à mes
yeux – oreilles. Le lyrisme surfait, les guitares qui partent dans
des soli qu'on avait pas demandé. Les morceaux en plusieurs
mouvement (avec des transitions de l'un à l'autre totalement pétées,
en plus). Il semblerait, d'ailleurs, que mon mauvais goût soit très
partagé. Ou simplement, que le mauvais goût est partagé ? Ou
les années 70 étaient différentes. Quoiqu'il en soit, il s'est
écoulé par caisse, reste l'un des albums les plus vendus de tous
les temps, et se voit offrir un traitement sous forme de comédie
musicale depuis le début de l'année – après avoir été, je
crois, le seul album a s'être vu offrir 2 suites – et soyons
sérieux, a comédie musicale, c'est là qu'ils auraient du
commencer.
Je parle, bien entendu, de Bat out of
Hell par Meat Loaf.
(La pochette de Painkiller de Judas Priest qui surgit de 50% des pochettes de Maiden, on peut pas dire que le gars avant pas anticipé les choses.)
Comme pour beaucoup de gens de ma
géération, ma première rencontre avec Meat Loaf s'est faite par
son travail, d'acteur, et pour être précis, oui, c'était dans
Fight Club. Ne le reconnaissant pas de Rocky Horror Picture Show ou
Wayne's World (2, je crois, si je veux être précis). Mais au final, je crois que c'est via le Rocky Horror
que j'en suis venu à réaliser que, non content d'avoir une carrière
musicale, monsieur restait l'auteur d'un album resté 9 ans dans les
meilleures ventes (ce qui n'est pas un critère de qualité, certes,
n'est – ce – pas Pink Floyd 1). Avec les musiciens de
Springsteen et de Todd Rundgren en backing band. Et Rundgren lui-même
à la production. Et un malade nommé Jim Weinstein à la composition.
Un gars à qui on demande « une pop song », il te sort
une parodie de Phil Spector de … 5 minutes. Qui s'ouvre par une
minute de spoken word. (Je vais pas vous le faire en entier, mais
lisez tout ce que vous pouvez sur la conception de cet album, c'est
merveilleux).
Le résultat est un album qui m'emplit
de joie chaque fois que je l'écoute, et pas que parce qu'il est
vraiment l'album le plus over the top du monde (il y a même des
titres qui paraîtraient normaux – en milieu d'album – même si,
oui, une ballade avec les paroles I
poured it on and I poured it out /
I
tried to show you just how much I care ça
fait tiquer, surtout vu ce que j'avais compris avant d'aller vérifier
les paroles
). Mais tout le monde sait que les deux pinacle de l'album
sont le titre éponyme et ce qui est, parait-il, devenu un standard :
Paradise by the Doashboard light.
J'ai longtemps blagué sur le fait
qu'une des merveilles de cet album, c'est qu'il s'ouvre sur deux
plagiats en une minute trente. Alors, certes, si je n'arrive toujours
pas à expliquer la raison de pomper l'intro de Baba O'Riley des Who
(de 0:40 à 0:55) à part que... ben c'est un intro assez basique qui
doit se piquer sans faire attention, je comprends tout à fait, du
coup, que quad tu as le pianiste de Springsteen dans ton groupe,
c'est normal de lui faire faire ce qu'il sait faire de mieux :
jouer Thunder Road (à partir de 1:45). C'est juste abusé de
reprendre la même mélodie que l'original pour le chant, en fait.
( Quelques remarques sur ce clip:
1. Pour mémoire, on est deux ans après Bohémian Rhapsody
2. Pourquoi le ventilateur en face de Meat loaf, mais du vent sur personne d'autre?
3. Déconsseillé aux personnes épileptiques, il y a des cuts super random.)
Mais à partir de 2:30, on commence à
vraiment rentrer dans le dur, et quand au bout de 3 minutes (oui, le
titre en fait près de dix, je vous ai pas dit?)... On réalise les
conséquences néfastes qu'il y a eu à laisser Queen agir, et ce
pour notre plus grand plaisir. Les guitares, les changements de
rythmes toutes les 30 secondes, les démarrages qui finalement
stoppent à l'explosion pour … revenir à un truc posé qu'on a
déjà entendu il y une minute... Et ce avec, toujours le piano de
Thunder Road qui se démène derrière. Et bien sur, l'indispensable.
L'essentiel. Le Redémarrage. Vous connaissez cela c'est probablement
ce que vous préférez, par exemple, dans Overkill
de Mötörhead. La chanson s'arrête, puis redémarre. On a la même
chose ici, à deux petites exceptions près. (a) Mötörhead étant
un groupe de hard Rock, ça s'arrête assez abruptement. Donc quand
ça repart, ok. Bat our of Hell est une splendeur lyrique, donc la
chanson se doit de finir telle qu'il est logique, par le chanteur
ralentissant les mots, les faisant trainer alors que les instruments
meurent – on achève même sur un simple piano / voix. Donc il n'y
a aucune putain de logique à ce que ça redémarre derrière. (b)
Overkill redémarre deux fois, pour quelques 30 secondes à un rythme
plus soutenu que la fois précédente. Bat out of Hell redémarre...
à 6 minutes (on peut considérer qu'elle a déjà fait le coup à... 2 minutes, aussi) (sur 10!) sur un pont, un solo de guitare et.... lance
un nouveau mouvement de la chanson. Et te refais la même à 8
minutes. Que tu crois. Là elle en finit pas de finir en fait. Mais
sdu coup, elle se ferme sur une notre tenue. Tant qu'à faire, quand
tu sais pas comment finir la chanson (posé, ou explosion?), certains
font les deux.
Mon Dieu, j'ai créé un MONSTRE.
(Meat Loaf est à droite)
Paradise
by the dashboard light – qui est découpé en trois mouvement,
comme quoi Muse n'a même pas été piquer le concept dans la musique
classique 1
– s'ouvre sur une tentative un peu rock n' roll à l'ancienne, avec
des choristes qui chantent shoop de shop de lang et tout.
Il m'apparait
nécessaire d'expliciter le titre : ça parle de s'envoyer en
l'air dans une voiture.
Le moment le plus
parfaitement conçu de l'album se trouve vers 3 minutes de cette
chanson, lorsque le second mouvement de la chanson démarre. On est
en plein rock n'roll avec choristes féminines, qui commencent, à 3
minutes pile, à reprendre une fois de plus le refrain... avant d'être
coupée au milieu d'une phrase, par un instru (se voulant funk?),
avant de se lancer dans... une retransmission radio de base-ball. Qui
débouche sur une conversation ou madame ne veut pas aller plus loin
sans que son amant ne lui confesse son amour, tandis que celui-ci lui
demande encore un peu de temps avant de se déclarer. En boucle, des
aller-retours. Pendant 2 minutes 30. C'est un standard radio aux USA,
comme Free Bird ou Stairway to Heaven, vous savez ?
(Clairement, ils ont enregistré une performance de l'album dans son intégralité - et performance est le terme. A noter qu'on comprend grâce à ce clip que:
1. Le love interest de Meat Loaf est joué par Tim Curry qui ne s'est pas démaquillé depuis le Rocky Horror.
2. Le base-ball s'invite même dans le clip. Et en fait c'st une métaphore pour qu'on suive Meat Loaf "explorer les différentes bases du terrain"
3. On dirait du théatre alternatif new yorkais comme on en voit dans les films "qui revendiquent mais on sait pas trop quoi" genre Rent ou Reality Bites)
Cet album est une
splendeur que je peine à décrire. J me suis acharné sur un titre
et demi, mais il y a tellement plus à , comment dire... Pas
forcément dire, mais découvrir, écouter. Un album ou à chaque
instant, il y a quelque chose dont on se dit que non, quand même,
c'est abusé. Vraiment, allez- y, jetez une oreille. C'est le plus
beau plaisir coupable qui soit, le Troll 2 de la musique.
Une dernière
raison pour vous convaincre ? En 1993 est sorti la suite de cet
album. Bat out of Hell 2 : Return to Hell. Le « tube »
de l'album s'intitule « I would do anything for love (but I
won't do that) » - titre qui ocncurrence, dans l'utilisation
habile des parenthèses, le chef d'oeuvre deMötley Crüe « Don't
go away mad (just go away) ». Ce titre de classera numéro un
aux US, eau Royaume-Uni, et en Australie. Le clip de ce titre de 10
minutes marque les débuts à la réalisation d'un maître, qui
marquera le cinéma moderne. Son nom est Michael Bay.
1 C'est cadeau, ça me fait
plaisir
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